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Contexte

Séismes, inondations, ouragans, cyclones, tsunamis… Les catastrophes naturelles et leurs effets dévastateurs peuvent affecter la vie de dizaines de milliers de personnes, nécessitant ainsi le déploiement d'un secours d’urgence. Toutes n’ont pas le même impact et la capacité de réponse d’un acteur humanitaire comme Médecins sans Frontières peut varier.
Souvent prise en charge par les acteurs locaux, l’urgence des tous premiers jours comprend d'abord la recherche des sinistrés mais aussi le rétablissement des moyens de communication et des voies d’approvisionnement, conditions nécessaires au déploiement de secours extérieurs. Les inondations ou les tsunamis peuvent entraîner la mort d'un nombre considérable de personnes mais causent peu de blessés (Asie du Sud Est, 2005), tandis que certains tremblements de terre (Pakistan, 2005 ;  Haïti 2010) provoquent des blessures importantes, notamment causées par l’effondrement des habitations. L'une des priorités de MSF est alors de déployer des unités médicales afin de mener des interventions chirurgicales, particulièrement essentielles quand les capacités sanitaires locales ont elles aussi été affectées par la catastrophe. Le rétablissement des services de santé de routine ainsi que la distribution d’abris et de biens de première nécessité font également partie des actions prioritaires de MSF lors de ses interventions dans ce type de contexte.

Après le passage du cyclone Idai au Mozambique en 2019, les équipes MSF sont d'abord intervenues avec une réponse s'organisant en trois axes : la préparation à l'apparition de maladies diarrhéiques, la continuité des soins de santé en s'assurant que les structures sanitaires étaient fonctionnelles et le maintien d'un accès à l'eau. 

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Urgence de l'action

Depuis 50 ans, la réponse aux catastrophes naturelles fait partie des activités de MSF. Le tremblement de terre au Pérou en mai 1970 et le cyclone Bhola, au Bangladesh, en novembre de la même année, ont concouru, avec les conflits armés, à la création de MSF l’année suivante. Depuis, les équipes sont intervenues à de nombreuses reprises pour répondre à des catastrophes naturelles – séisme en Arménie (1988), tsunami en Asie du Sud-Est (2004), séisme au Cachemire (2005), séisme en Haïti (2010), typhon Haiyan aux Philippines (2013), séisme au Pakistan (2015), cyclone Idai au Mozambique (2019) –, et se sont ainsi confrontées à de nombreux défis, qu’elles ont essayé de relever, aussi bien par des innovations que par une amélioration de l’évaluation des besoins des populations affectées.

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Tsunami en Asie du Sud-Est - 2004

Le séisme de magnitude 9,3 sur l’échelle de Richter du 26 décembre 2004 dans l’océan indien provoque un tsunami d’une ampleur sans précédent, frappant de nombreux pays d’Asie du Sud-Est. Bien que la vague, qui a pu atteindre jusqu’à 30 mètres de hauteur, ait tué plusieurs centaines de milliers de personnes, les évaluations des équipes MSF font état de besoins relativement limités sur place pour porter assistance aux blessés. Les structures de santé sont quasi intactes et les secours locaux se mettent en place. Au Sri Lanka, par exemple, le tsunami a touché une bande côtière d’environ 300 mètres de large, sans détruire le système de santé national. D’autre part, contrairement aux appels lancés ou repris par certaines organisations de secours internationales, le risque épidémique consécutif à ce genre de catastrophes naturelles n’est pas avéré. MSF a rapidement décidé, au regard des besoins et des sommes récoltées, de stopper son appel aux dons.

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Séisme au Cachemire - 2005

Le 8 octobre 2005, un séisme de magnitude 7,6 frappe la région du Cachemire, notamment le nord du Pakistan, zone la plus touchée. Les soins aux blessés deviennent un enjeu majeur de l’aide internationale : alors que jusqu’ici, lors d’un tremblement de terre, on dénombrait un nombre relativement faible de blessés, on compte cette fois-ci plus de 75 000 personnes tuées et près de 40 000 blessés, notamment parce que cette région – disputée par l’Inde et le Pakistan –, est densément peuplée et que les habitats y sont précaires.


La plupart des établissements de santé sont détruits, ceux qui fonctionnent encore sont rapidement surchargés et les besoins médicaux, notamment en soins chirurgicaux, sont immenses. C’est l’occasion pour MSF de tester ses premiers hôpitaux gonflables sur le terrain. Cette innovation logistique permet un déploiement rapide et une meilleure prise en charge des victimes : auparavant, les équipes MSF devaient s’installer dans des structures existantes (bâtiments administratifs par exemple), qui n’offraient pas toujours les meilleures conditions d’intervention.
 

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Séisme en Haïti - 2010

Les conséquences du tremblement de terre qui frappe Haïti le 12 janvier 2010 sont d'une ampleur considérable. On compte des millions de sans-abris et plusieurs centaines de milliers de morts et de blessés, en partie dus à la précarité des installations et des habitations. Même si la solidarité locale s’organise, les équipes médicales sur place font face à la destruction de la quasi-totalité du système de santé. Port-au-Prince, la capitale du pays, est partiellement détruite et la capacité de réponse de l'État haïtien est gravement affectée. Enfin, l’existence d’une seule et unique voie d’accès aérienne, l’aéroport de Port-au-Prince, crée des difficultés majeures dans le déploiement de l’aide internationale.

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Cyclone au Mozambique - 2019

En mars 2019, le passage du cyclone Idai dans le sud-est du continent africain tue plus de 600 personnes et en affecte 600 000 autres. Des interventions d’urgence sont lancées par MSF au Mozambique, pays le plus touché, mais aussi au Zimbabwe et au Malawi


Plusieurs équipes MSF sont envoyées sur le terrain et 100 tonnes de médicaments et de matériel sont acheminés dans les jours qui ont suivi afin d'assurer la continuité des activités médicales et de soigner les populations touchées dans des zones isolées et difficiles d'accès. Les équipes ont pris en charge le plus rapidement possible les patients présentant des signes du choléra. L’installation d’unités de traitement de l’eau a permis d’approvisionner en eau potable plusieurs zones durement touchées : des villes comme Beira ont été en majeure partie détruites par le cyclone. Les centres de santé ayant été dévastés par la catastrophe, le personnel MSF a transformé les camions de consultations pour le VIH/Sida déjà présents sur place, en unités mobiles de soins de santé primaires

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Dérèglement climatique : vers de plus en plus de catastrophes naturelles

En tant qu'organisation médicale, il est hors du champ d'expertise de MSF de définir les causes des inondations – de plus en plus régulières – qui ravagent, par exemple, le Soudan du Sud. Les graves inondations dans le pays (en 2019 et 2020) ont considérablement affecté les populations et la priorité principale de MSF est de répondre à leurs besoins immédiats. Les rapports scientifiques sur le dérèglement climatique sont irréfutables et indiquent clairement l'augmentation des températures et du niveau de la mer, des événements météorologiques extrêmes plus fréquents et plus intenses, comme de fortes pluies, des vagues de chaleur, des cyclones et des inondations

En plus de tels événements, MSF risque de voir des schémas de maladies infectieuses se modifier, des pénuries d'eau s'aggraver et l'insécurité alimentaire augmenter. De nombreuses études ont montré que les maladies à transmission vectorielle, telles que le paludisme, changent également de configuration et de localisation selon l'évolution de l'environnement. La dénutrition devrait également être exacerbée par le dérèglement climatique dans les prochaines décennies, ce qui en fait un sujet de préoccupation humanitaire majeur.
 

© MSF

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