SITUATION - Les 4 clés pour comprendre
1.
1 Contexte
La résolution adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies en avril 2015, qui impose notamment un embargo sur les livraisons d’armes aux Houthis, s’est traduite dans les faits par le bombardement des équipements stratégiques de nature à conférer un avantage aux rebelles houthis (routes, aéroports, ports, hôpitaux..).
Toujours au nom de cet embargo, la coalition menée par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis a imposé des mesures de plus en plus restrictives sur les importations dans le nord-ouest du pays, entraînant des pénuries extrêmes sur les biens de première nécessité. Le sud-ouest du pays n’a pas été épargné par les combats, comme lors de la bataille d’Aden en 2015, pendant laquelle la rébellion houthiste a bombardé des zones résidentielles densément peuplées, ou dans des villes comme Taïz, située sur la ligne de front, dans laquelle la population qui n’a pas pu fuir est piégée.
Déjà défaillant avant le début du conflit, le système de santé du Yémen s’est effondré : on estime que plus de la moitié des infrastructures sanitaires sont détruites, et plus de 20 millions de personnes auraient besoin d’une aide humanitaire au Yémen (ONU, 2017), sur une population estimée à 27 millions d’habitants. En raison des restrictions d’accès imposées par les belligérants, des conditions sécuritaires extrêmement précaires, et des difficultés pour les journalistes d’entrer et de travailler au Yémen, les informations indépendantes et fiables sur le conflit et l’état du pays sont extrêmement difficiles à obtenir.
2.
2 La carte de Situation

Carte des activités de MSF au Yémen - décembre 2018
3.
3 Décryptage
Selon le groupe de surveillance indépendant Yemen Data Project, 17 729 civils ont été blessés ou tués au Yémen lors des raids aériens de la coalition menée par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, entre 2015 et 2019. Le gouvernorat de Saada, situé dans le nord, reste le gouvernorat le plus ciblé par ces frappes, avec 23% des raids recensés depuis mars 2015. Les bombardements touchent toutes les infrastructures, notamment civiles.
4.
4 Les repères chronologiques
Situation - L’éclairage
Des années de guerre
Le nord-ouest du Yémen et particulièrement le gouvernorat de Saada, tenus par la rébellion houthiste, ont été déclaré zone hostile dès mars 2015 par la coalition menée par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis : la population a fui massivement pour tenter d’échapper aux bombardements. Les attaques aériennes sur les infrastructures hospitalières, dont les équipes de Médecins Sans Frontières ont été témoins ou victimes, sont nombreuses : en octobre 2015 l’hôpital d’Haydan était détruit, et en août 2016, l’association dénombrait 19 morts et 24 blessés à Abs, dans le nord-ouest du pays. Dans des villes comme Aden, Taizz ou Hodeïdah, qui ont été ou sont encore sur la ligne de front, les populations ont été prises au piège de combats extrêmement violents.
En 2018, les combats reprennent, notamment avec le bombardements du centre-ville de Sanaa par la coalition internationale en mai, puis l'intensification du conflit sur les lignes de front à la fin de l'année. L'année suivante, les combats continuent, à Aden en particulier. Les équipes de MSF doivent également face à un nouveau problème : la prise en charge des victimes des mines dans le sud-ouest du pays, présentent jusque dans les zones urbaines.
MSF sur la ligne de front
« À l’époque où l’hôpital de traumatologie de MSF à Aden se trouvait à proximité de la ligne de front, de grandes plaques de métal avaient été placées sur chaque fenêtre, empêchant le moindre éclat de lumière naturelle d’entrer dans l’établissement. Ces plaques nous rappellent cette époque où il était trop dangereux pour les membres du personnel de rentrer chez eux. L’un de mes collègues yéménites a ainsi vécu neuf mois à l’hôpital. Il n’a pu voir sa petite fille, née pendant cette longue période, que lorsqu’elle a eu trois mois.» Novembre 2016.
Tatiana Chiarella, membre des équipes MSF, a passé plusieurs mois au Yémen.

L’effondrement du système sanitaire
Les conséquences du conflit sur les populations civiles sont dramatiques. L’accès aux produits de première nécessité est coupé pour les populations du nord-ouest, difficile pour celles du sud-ouest, et dans tout le pays, le système de santé s’est effondré. Des dizaines de centres de santé ont été détruits, ceux qui fonctionnent sont souvent désertés par le personnel de santé, et souffrent d’un approvisionnement aléatoire. Une grande partie des fonctionnaires du pays, y compris hospitaliers, n’est plus payée depuis août 2016.
Une importante épidémie de choléra s’est propagée dans le pays en 2017, à la faveur d’un état déplorable des installations sanitaires et de l’accès limité à l’eau potable. À la fin de l'année, MSF avait traité plus de 100 000 patients dans ses centres de traitement du choléra. L’activité de ces centres a continué en 2018, bien que le nombre de patients ait diminué par rapport à l'année précédente. Entre janvier et octobre 2018, MSF a traité 6680 cas suspects de choléra.
Les conditions sanitaires sont telles que la diphtérie est réapparue au Yémen, alors que le dernier cas de cette maladie infectieuse mortelle avait été enregistré en 1992. « La guerre et le blocus en cours font reculer le système de santé yéménite des décennies en arrière », constatait en décembre 2017, Marc Poncin, coordinateur d'urgence pour MSF dans le gouvernorat d’Ibb.
MSF a traité 14 370 cas de malnutrition entre mars 2015 et octobre 2018, dans les gouvernorats de Hajjah, Saada, Amran, Ibb et Taiz. Dans les zones dans lesquelles MSF travaille, la malnutrition touche en premier lieu les enfants ayant des pathologies associées. Les données collectées ne permettent pas de parler de « poches de famine » dans lesquelles la malnutrition toucherait toutes les classes d’âge avec un taux de mortalité élevé. L’accès à des données exhaustives concernant le statut nutritionnel de la population est difficile en raison des difficultés d’accès de certaines zones.
En avril 2020, le premier cas de coronavirus est déclaré au Yémen. Le centre de traitement Covid-19 géré par MSF à Aden est la seule structure dédiée de tout le sud du Yémen. Cependant, beaucoup de patients arrivent trop tardivement pour être soignés et cela, ajouté au manque de personnel et d’équipements, ce qui a conduit à une nette hausse de la mortalité, bien supérieure à ce qiui a pu être observé par nos équipes avec d’autres maladies. Outre l’arrivée de nombreux patients dans un état critique, un autre problème se pose également : un grand nombre de soignants parmi les malades, y compris au sein du personnel de santé de MSF.
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