Yémen : 72 blessés par des frappes de la coalition en plein centre de Sanaa pris en charge dans des hôpitaux soutenus par MSF

Ville de Sanaa
Ville de Sanaa. Mars 2018.  © Agnès Varraine-Leca

Une série de bombardements de la coalition internationale, dirigée par l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis, a frappé une rue animée du centre-ville de Sanaa, au Yémen, lundi 7 mai. Les raids aériens, qui ciblaient le bureau présidentiel yéménite, situé à proximité d’un hôtel, d’une banque, de pharmacies et de magasins, ont entraîné un afflux massif d’au moins 72 blessés et six morts dans deux hôpitaux soutenus par Médecins Sans Frontières (MSF).

« Personne ne devrait vivre au quotidien avec la peur d'être bombardé; ce sont encore une fois des civils, dont des  enfants, qui sont victimes de bombardements », déclare Joao Martins, chef de mission MSF au Yémen.

Une équipe médicale MSF présente dans l'un des hôpitaux au moment de l'attaque a déclaré que les frappes se sont enchaînées rapidement. Les victimes ont été immédiatement transportées dans les hôpitaux proches, notamment ceux d’Al-Gomhoury et Al-Thawra soutenus par MSF. Les rapports médicaux ont montré des blessures modérées à critiques causées par des éclats d'obus. Un enfant faisait partie des victimes décédées, et trois autres étaient blessés.

« Certaines personnes sont arrivées en ambulance, d'autres en moto », a déclaré le docteur Abdulfatah Al-Alimi, référent médical MSF à Sanaa, arrivé lui-même à l'hôpital Al-Gomhoury peu avant la première frappe. « Des patients souffraient de traumatisme crânien. D'autres ont des blessures causées par des éclats d'obus dans les jambes. J’ai vu une jeune fille à la recherche de son père dans la salle des urgences, elle ne savait pas s’il était mort ou vivant. »

Les deux hôpitaux disposaient de stocks médicaux fournis par MSF, qui se sont rapidement épuisés avec l’afflux de blessés. MSF a envoyé des fournitures médicales supplémentaires aux deux hôpitaux ainsi qu’un psychologue à Al-Gomhoury afin d’apporter un soutien en santé mentale aux patients et à leurs familles.

Hussein, un serveur âgé de 30 ans, souffre de blessures causées par des éclats d'obus à la tête, à la main et au dos. « Je suis venu chercher mon allocation pour les transports fournie par mon employeur. Sur le chemin, le bombardement a eu lieu et j'ai été blessé. Je ne sais pas ce qui est arrivé à mes autres collègues », a-t-il raconté. Une autre victime, Dawood, était lui en train d’acheter des médicaments dans une pharmacie locale lorsqu’il a été blessé.

Mardi matin, les médecins des deux hôpitaux continuaient à soigner les patients blessés dans l'attaque.

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