Pourquoi Médecins Sans Frontières intervient ?
Le conflit au Yémen a pris une tournure dramatique depuis mars 2015 et l’intervention militaire de la coalition militaire menée par l’Arabie saoudite et les Emirats Arabes Unis, en soutien au gouvernement reconnu internationalement dans son combat contre les forces d’Ansar Allah. Bombardements aériens, balles perdues, mines ou encore snipers menacent au quotidien les populations civiles dans le pays. Déjà défaillant avant le début du conflit, le système de santé du Yémen s’est effondré : on estime que plus de la moitié des infrastructures sanitaires sont détruites, et environ 24 millions de personnes auraient besoin d’une aide humanitaire au Yémen (ONU, 2020), sur une population estimée à 27 millions d’habitants. Les populations civiles sont par ailleurs affectées par une grave crise économique, une inflation sur les biens de première nécessité, notamment en raison de la restriction des importations dans le pays, que ce soit par voie aérienne ou navale.
Notre intervention
Médecins Sans Frontières apporte une assistance médicale d’urgence aux populations yéménites, dans 13 gouvernorats du pays.
Les équipes de Médecins Sans Frontières sont présentes aussi bien au nord du pays, dans les zones contrôlées par la rébellion houthiste, qu’au sud, dans les zones contrôlées par le gouvernement reconnu internationalement.
Dans le gouvernorat de Saada, au nord du Yémen, les équipes de Médecins Sans Frontières travaillent de nouveau dans l’hôpital de Haydan depuis 2017, détruit par une attaque aérienne en 2015. Elles offrent une prise en charge des urgences, des soins pédiatriques, obstétriques, prénataux et postnatals et sont présentes dans deux centres de santé.
Dans le gouvernorat d’Amran, au nord de la capitale Sanaa, Médecins Sans Frontières travaille dans l’hôpital de référence Al-Salam de Khamir, et offre des soins d’urgence, chirurgicaux, obstétricaux, prénataux et postnatals et médico-nutritionnels.
Dans le gouvernorat d’Aden, ville portuaire du sud du Yémen, Médecins Sans Frontières gère un hôpital d’urgence chirurgicales, et offre notamment des soins de traumatologie et de physiothérapie.
A Taïz, une ville du sud du pays, Médecins Sans Frontières mène des opérations d’assistance médicale d’urgence des deux côtés de la ligne de front. De nombreux hôpitaux sont fermés ou détruits à cause du conflit. Dans le quartier de Al Houban, l’association gère l’hôpital de santé maternelle et infantile, et offre notamment des soins médico-nutritionnels. Les équipes offrent également des soins de traumatologie pour les blessés de guerre et les victimes de violence dans un centre dédié. Les déplacements dans et vers cette ville restent limités et dangereux, aussi bien pour les civils que pour le personnel des organisations humanitaires.
Dans l’hôpital d’Abs, touché par une frappe aérienne en août 2016, qui avait coûté la vie à 19 personnes et blessé 24 autres, Médecins Sans Frontières gère la salle d’urgence, et offre des soins pédiatriques, médico-nutritionnels, de santé maternelle, chirurgicaux, de physiothérapie et de santé mentale.
L’association apporte aussi son soutien à une vingtaine de structures de santé aussi bien dans la ville de Taïz, que dans celle de Sanaa par exemple. Les équipes se rendent ainsi régulièrement dans l’hôpital Al-Kuwait, et offrent un support à la salle d’urgence, qui est le seul lieu à offrir ce type de soins à Sanaa. Le soutien aux structures de santé peut se faire de plusieurs façons et se fait en fonction des besoins : dons de médicaments, de matériel, formations, référence vers des hôpitaux, appui aux services d’urgence...