Nouvelles violences à Bria, en République centrafricaine : plus de 40 blessés et 15 000 déplacés

Bangassou ravagé suite aux violences
Bangassou ravagé suite aux violences © MSF

Alors que la situation se calmait à Bangassou, des rivalités entre des forces d’auto-défense et des éléments dissidents de l’ancienne coalition Séléka ont dégénéré en combats ce lundi 15 mai 2017 dans la ville de Bria, dans l'est de la République centrafricaine, où MSF mène un projet pédiatrique.

Les attaques contre les lieux de culte, commerces et autorités locales assimilées à l’une des parties au conflit qui ont accompagné les combats ravivent les clivages ethniques et religieux à Bria. Ces actions alimentent le cycle de représailles et d’attaques contre les civils en cours depuis des mois dans l’Est du pays. A Bria, la cohésion sociale avait déjà été fortement mise à mal à la mi-novembre 2016 puis en mars 2017 par des épisodes de violence qui ont mis aux prises deux groupes armés issus de l’ancienne coalition Séléka, le FRPC (un groupe rebelle issu des combattants essentiellement musulmans de la Séléka) et l’UPC (comprenant essentiellement des combattants Peuls). Plus de 70 blessés avaient pu recevoir des soins en novembre, et 24 en mars 2017. 

Dès le début des nouveaux combats à Bria, les équipes sur place du ministère de la Santé, de International Medical Corps et MSF ont déclenché un plan de contingence. Au total, 44 blessés ont été pris en charge à l’hôpital de Bria entre le 15 et le 18 mai 2017. Hier, une équipe chirurgicale de MSF est arrivée sur les lieux pour soutenir la prise en charge des blessés au bloc.

Les habitants de Bria ont pris la fuite pour se mettre à l’abri des combats. Certaines familles se sont regroupées dans l’enceinte de l’hôpital, dans l’espoir que les combattants respecteront ce lieu neutre et au statut protégé. Au total, environ 15 000 personnes ont rejoint le site de déplacement de PK3 dont les capacités d’accueil sont débordées. En pleine saison des pluies et pic du paludisme, les nouveaux arrivants se retrouvent exposés à des conditions de vie, d’hygiène et d’accès à l’eau très précaires.
Les équipes de MSF renforcent actuellement les cliniques mobiles dans le camp de PK3 pour assurer l’accès aux soins de santé de ces populations en fuite. Les activités de vaccination, qui devaient démarrer cette semaine, se retrouvent par contre perturbées et six milles enfants de moins de cinq ans continuent d’être privés de cette activité de santé préventive.

A Bangassou, la situation reste précaire, avec près de 7 000 personnes qui sont toujours déplacées dans l’enceinte de l’église. MSF a repris ses activités régulières à l’hôpital et mis en place des cliniques mobiles : environ 500 patients ont été pris en charge entre le 16 et 18 mai 2017, souvent des cas sévères de paludisme. Des affrontements  à Alindao ont engendré des déplacements de population vers Bambari. Alors que les déplacés blessés sont pris en charge à l’hôpital de Bambari, une équipe MSF est en train de se rendre dans les zones de Alindao et Mobaye pour y évaluer la situation.

 

UPDATE AU 1er JUIN :

Deux semaines après les affrontements, plus de 40 000 habitants de Bria se sont déplacés dans des camps de fortune en périphérie de la ville.

MSF continue de conduire des cliniques mobiles dans différents sites et localités pour répondre aux besoins médicaux de ces populations.

Le site de PK3 accueillerait maintenant 23 000 personnes, dans des conditions de vie toujours très précaires.

 

La réponse de MSF face à la reprise des conflits

► Retrouvez notre dossier consacré à la crise frappant la République centrafricaine.

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