Yémen : MSF intensifie sa réponse face à une augmentation du nombre de cas de choléra

Choléra Yémen
Centre de traitement du choléra, 2017. Hôpital Qaeda / Gouvernorat de Ibb. © Florian SERIEX/MSF

Médecins Sans Frontières renforce sa réponse pour faire face à une augmentation des nouveaux cas de choléra dans les gouvernorats d'Amran, Hajjah, Ibb et Taiz au Yémen. Les programmes d’approvisionnement en eau et assainissement, doivent être intensifiés afin d'éviter la propagation du choléra à travers le pays.

Entre le 1er janvier et le 26 mars 2019, MSF a admis 7 938 cas présumés de choléra dans ses centres de santé des gouvernorats d'Amran, Hajjah, Ibb et Taiz - 50% viennent du gouvernorat d'Ibb. Au cours de cette période, le nombre de patients traités par MSF est passé de 140 à 2 000 par semaine. Les résultats des tests de diagnostic rapide réalisés dans les projets MSF montrent que, sur la même période, le pourcentage de cas positifs pour le choléra est passé de 58% à 70%.

« Les équipes de MSF ont ouvert un centre de traitement du choléra de 50 lits à Khamer, elles ont augmenté la capacité d’accueil d’une unité de traitement du choléra  de Taiz et ont renforcé les centres d’Ibb et Kilo. Le taux d'attaque est particulièrement élevé à Huth, dans le gouvernorat d'Amran, où MSF soutient un centre de santé », a déclaré Hassan Boucenine, chef de mission MSF au Yémen. « Renforcer les activités dans les domaines de l'eau et de l'assainissement est également une priorité, car elles sont essentielles dans la lutte contre le choléra. »

Choléra endémique au Yémen

À Sanaa, les équipes de MSF sont en train de rénover une aile de l'hôpital Al Kuwait pour le transformer en centre de traitement du choléra opérationnel. 30 000 litres de chlorure de sodium, utilisé pour réhydrater les patients, ont été pré-positionnés à Sanaa.

« Le choléra est considéré comme endémique au Yémen, mais l’augmentation du nombre de cas est préoccupante, car la saison des pluies - qui pourrait aggraver la situation générale - n’a pas encore commencé », a ajouté Hassan Boucenine.

Entre 2016 et 2017, deux vagues de choléra ont frappé le Yémen. Bien que l'épidémie ait par la suite été maîtrisée, les autorités sanitaires et les organisations médicales ont continué à recevoir et traiter régulièrement des cas de choléra dans presque tous les gouvernorats du pays.

Après quatre années de guerre, les structures de santé au Yémen sont soumises à une pression énorme et de nombreux Yéménites ne peuvent pas accéder à des soins médicaux, limités aux rares hôpitaux et centres de santé encore fonctionnels. Outre le choléra, les maladies infectieuses  qui pourraient être évitées grâce à la vaccination, telles que la rougeole et la diphtérie, constituent un risque pour la santé de la  population et une cause de mortalité au Yémen.

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