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Gaza : les annonces sur le corridor maritime et la jetée temporaire ne sont qu’un écran de fumée

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Mexique : les migrants pris en étau entre la répression et la violence des gangs

Tijuana
A côté des soins de santé primaires, les équipes de MSF offrent aussi des soins psychologiques aux migrants, dont la santé mentale se détériore dans la dernière partie de leur voyage. Des centaines de migrants et demandeurs d'asile sont coincés dans la ville frontalière de Tijuana et sont exposés à de hauts niveaux de violence. © Cristopher Rogel Blanquet/MSF

La multiplication des raids et des arrestations massives à la frontière sud du Mexique pousse les migrants à voyager dans la clandestinité et les place à la merci de réseaux criminels. Les migrants sont aussi empêchés de recevoir des soins médicaux, comme ont pu le constater les équipes de Médecins Sans Frontières.

La semaine dernière, les équipes de MSF à Coatzacoalcos et Tenosique ont été témoins de plusieurs vagues d’arrestations de grande ampleur. Un des raids a eu lieu à Coatzacoalcos alors même qu’une équipe de MSF se trouvait aux côtés de migrants afin de leur fournir des soins médicaux et psychologiques et de leur distribuer des kits d'hygiène.

Les migrants évitent de plus en plus les lieux où ils pourraient être vus et arrêtés par la police.

« La criminalisation des migrants et des demandeurs d'asile a des conséquences que nous observons déjà : ils sont poussés à la clandestinité, constate Sergio Martín, chef de mission de MSF. Ces derniers jours, moins de personnes se rendent aux consultations médicales et donc logiquement, ceux qui auraient besoin d’une aide médicale n’en reçoivent pas. » 

Les raids de la semaine dernière à Coatzacoalcos et Tenosique ont eu lieu alors que les Etats-Unis annonçaient un accord avec le Mexique visant à renforcer l'exécution de la loi anti-immigration au Mexique et de freiner les mouvements de populations, en particulier à la frontière sud.

« Aujourd'hui, les gens voyagent clandestinement en petits groupes, ajoute Sergio Martín. Ils sont obligés de suivre des itinéraires dangereux exploités par des réseaux criminels et n’ont accès à aucun abri ni services de santé de base au moment même où ils en ont le plus besoin.  »

Les migrants extorqués par les gangs

Dans le même temps, près de la frontière nord du Mexique, de nombreux migrants et demandeurs d’asile trouvent refuge temporairement dans des villes comme Mexicali, Tijuana, Nuevo Laredo, Reynosa et Matamoros, où, dans l’attente d’une opportunité pour poursuivre leur voyage, ils risquent de tomber sous la coupe de groupes criminels. Une nouvelle réglementation américaine oblige les migrants entrés aux Etats-Unis par la frontière mexicaine, à attendre leur audience au Mexique, après avoir déposé leur demande d’asile.

« Dans ces villes dangereuses, les migrants sont de la chair à canon, et sont à la merci de criminels qui s’enrichissent en les extorquant », poursuit Sergio Martín.  Les équipes MSF soignent régulièrement des blessures ou des troubles psychologiques chez les migrants. Ces derniers sont agressés ou kidnappés par des gangs qui cherchent à obtenir de l’argent auprès de leurs proches, vivant aux Etats-Unis ou dans leur pays d’origine, en échange de leur libération.

Ces dernières années, MSF a dénoncé à plusieurs reprises les dangereuses conséquences des politiques répressives à l'encontre des migrants du Salvador, du Honduras et du Guatemala qui fuient vers le  Mexique. Ayant fui la pauvreté et la violence dont les équipes de MSF  peuvent témoigner, ces migrants – dont de plus en plus d’enfants, de femmes et de familles entières, se retrouvent de nouveau exposés à une extrême violence au Mexique.

« Cette politique répressive du gouvernement mexicain aux frontières est une épreuve de plus infligée aux migrants et aux demandeurs d'asile dans un parcours déjà dangereux et inhumain. »

 

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