Syrie : MSF se mobilise face à une épidémie de choléra dans le nord-est du pays

Le fleuve Euphrate, qui passe à Raqqa, subit une sécheresse depuis 2 ans. L'eau est redescendue de plusieurs mètres en quelques mois. Syrie. 2021.
Le fleuve Euphrate, qui passe à Raqqa, subit une sécheresse depuis 2 ans. L'eau est redescendue de plusieurs mètres en quelques mois. Syrie. 2021. © Florent Vergnes

Depuis le 10 septembre 2022, une épidémie de choléra se propage en Syrie. Elle a d’abord été déclarée dans les gouvernorats de Deir-Ez-Zor et de Raqqa. Plus de 13 000 cas suspects et 60 décès ont déjà été signalés.

Les équipes MSF travaillent en collaboration avec les autorités locales et soutiennent notamment un centre de traitement du choléra d'une capacité de 65 lits à Raqqa. Au cours des deux premières semaines d’intervention, près de 600 personnes y ont été admises. Un tiers des patients a été admis dans le centre dans un état sévère et un tiers a pu être traité en ambulatoire.

Face aux besoins croissants, MSF a recruté du personnel, augmenté son approvisionnement et travaille avec des associations locales pour améliorer les conditions d’accès à l’eau potable et à un assainissement adéquat. Les équipes logistiques assurent la chloration de l’eau des camions-citernes, vérifient la qualité de l’eau et apportent un soutien à des stations d’épuration. D’autre part, l’association s’appuie sur les données épidémiologiques pour identifier les zones de Raqqa qui sont les plus touchées et nécessitent d'être soutenues en priorité. Des évaluations sont également menées à Hassaké, une autre ville du nord-est de la Syrie.

L’apparition de cette épidémie de choléra serait due à la présence de sources d’eau contaminées à proximité de l’Euphrate ainsi qu’à une sévère pénurie d’eau dans le nord-est de la Syrie. L’accès à l’eau potable, malgré les efforts des organisations humanitaires locales et internationales, reste un problème préoccupant. En 2021, les opérations qui concernaient l'eau, l'assainissement et l'hygiène ne représentaient que 4 % du budget total de la réponse humanitaire pour l'ensemble de la Syrie, soit moins d'un tiers de ce qui a été dépensé en 2020 pour les mêmes activités.

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