Haïti – MSF réduit ses activités choléra et maintient ses activités hospitalières

Un centre de traitement du choléra de MSF à Bicentenaire en décembre 2010
Un centre de traitement du choléra de MSF à Bicentenaire, en décembre 2010 © Aurélie Baumel/MSF

Cinq mois après le début de l'épidémie de choléra en Haïti, MSF réduit progressivement son dispositif de prise en charge. Constatant depuis plusieurs semaines une baisse significative du nombre d'admissions (8 000 patients en février contre 40 000 en octobre) dans la cinquantaine de centres de traitement du choléra qu'elle a montés dans le pays, l'association internationale médicale organise le relais de la plupart de ses structures au ministère de la Santé et à d'autres acteurs internationaux.

A ce jour, les équipes MSF ont soigné plus de 115 000 patients dans les huit départements de l'Ile. « Aujourd'hui, à chaque endroit, l'évolution du nombre de cas pris en charge et l'existence de capacités de traitement à proximité sont les deux paramètres pris en compte pour organiser la passation », explique Caroline Seguin, coordinatrice d'urgence. Malgré la présence de nombreuses organisations internationales en Haïti, trop peu d'entre elles sont à l'heure actuelle impliquées dans le soutien aux structures de prise en charge et la chloration des points d'eau, pourtant simple à mettre en place et peu coûteuse.

La saison sèche en Haïti, moins propice à la propagation de la maladie, est l'une des raisons pouvant expliquer la diminution des nouveaux cas. En outre, l'isolement des patients dans les centres de traitement du choléra, le traitement des lieux contaminés, la chloration de l'eau sur les différents sites et les vastes efforts de sensibilisation du public menés par MSF et d'autres acteurs ont eu un effet positif sur l'évolution de l'épidémie. « Au début, la population ne savait rien sur le choléra et avait très peur, dit Caroline Seguin. Maintenant c'est très différent, les populations mesurent l'importance de ce travail de chloration. »

Sur les sites où un relais est possible, MSF fait des donations de médicaments et de matériel médical. « Nous nous assurons, ajoute Dominique Bernard, responsable terrain de MSF à Port-de-Paix, que les structures prenant le relais seront à même d'absorber les cas de choléra. Une équipe de MSF fait un suivi épidémiologique de la situation. Nous sommes en contact avec les structures relais et leur demandons de nous alerter en cas de nouvel afflux. »

Il faut en effet rester vigilant car le choléra restera présent en Haïti et la saison des pluies va bientôt débuter, augmentant les risques d'une résurgence de l'épidémie. « Il est difficile de prévoir l'évolution de la situation, observe Caroline Seguin. C'est pourquoi nous maintenons une présence et continuerons de suivre l'évolution dans les prochains mois en Haïti. »

MSF qui est présente depuis vingt ans en Haïti, continue donc de suivre la situation pour ce qui est du choléra et poursuit, parallèlement, ses autres activités médico-hospitalières.

Depuis le début de l'épidémie, plus de 110 000 cas de choléra ont été traités par les équipes médicales de MSF dans 47 centres de traitements du choléra répartis en Haïti (soit environ 60% des cas traités dans l'ensemble du pays). MSF a mis en place une capacité d'hospitalisation de plus de 4 000 lits pour cette épidémie. Dans ses structures, le taux de mortalité s'est maintenu autour de 1%.

Dossier spécial choléra Haïti

Consultez notre dossier consacré à l'épidémie de choléra en Haïti.

À lire aussi