URGENCE GAZA

Gaza : la résolution du Conseil de sécurité sur un
cessez-le-feu doit être suivie d’effets immédiats

Lire le communiqué

Fonds d'urgence

Chapo

Grâce à vous, nos équipes interviennent en urgence auprès des populations qui en ont le plus besoin, partout où nous agissons.

je donne au fonds d'urgence MSF 

Ebola : le point sur l’intervention de MSF un mois après le début de l’épidémie

Des hygiénistes MSF lors d'une formation. Nord-Kivu. République démocratique du Congo. 2018.
Des hygiénistes MSF lors d'une formation. Nord-Kivu. République démocratique du Congo. 2018. © Karin Huster/MSF

Une nouvelle épidémie d’Ebola a été officiellement déclarée le 1er août dans le nord-est de la République démocratique du Congo. La réponse d’urgence de Médecins Sans Frontières dans les régions du Nord-Kivu et de l’Ituri est toujours en cours, avec plus de 330 membres de l’association sur le terrain.

Un moment crucial

Médecins Sans Frontières (MSF) a pris en charge 65 cas confirmés d’Ebola au cours de son premier mois d’intervention au Nord-Kivu. Ce qui représente plus de 80 % du nombre total de cas confirmés hospitalisés dans les centres de traitement d’Ebola depuis le début de l’épidémie.

Parmi les cas confirmés d’Ebola au sein du centre de traitement de Mangina, 29 ont guéri et sont retournés auprès de leurs familles, et trois patients sont encore sous traitement.


« Nous sommes à un moment crucial de l’épidémie, explique Bérangère Guais, coordinatrice d’urgence de MSF à Beni. Le nombre de patients admis dans notre centre de traitement a nettement baissé, mais de nouveaux cas ont été identifiés, provenant de différentes chaînes de transmission. Nous devons continuer de travailler avec la communauté afin d’instaurer la confiance et de nous assurer que toute personne présentant des symptômes d’Ebola soit correctement mise en isolement et dépistée. Nous ne pouvons pas baisser notre garde tant que l’épidémie n’est pas officiellement terminée. »

Épidémie d'Ebola et réponse MSF. 4 sept. 2018.
Épidémie d'Ebola et réponse MSF. 4 sept. 2018.

Un mois d'intervention d'urgence

Le 31 juillet, une équipe de MSF qui travaillait à l’hôpital de Lubero s’est rendue à Mangina, l’épicentre de l’épidémie. Elle a immédiatement mis en place un plan de réponse contre la maladie en collaboration avec le ministère de la Santé congolais. Dans les jours qui ont suivi, des membres expérimentés de MSF sont arrivés, d’autres régions de la RDC ainsi que de l’étranger, pour former et travailler avec le personnel local afin de prendre en charge les malades et de prévenir la propagation de l’épidémie.

« Lorsque nous sommes arrivés, nous avons immédiatement constaté que le centre de santé local de Mangina était débordé. Des membres du personnel de santé étaient malades et le nombre de patients augmentait chaque jour. Le personnel faisait de son mieux mais tout le monde était entassé dans un seul service de l’hôpital. Nous avons dû agir très rapidement pour améliorer la situation, aussi bien pour les patients que pour le personnel sur place », explique Patient Kamavu, un infirmier expérimenté de l’équipe d’urgence de MSF au Congo, arrivé sur place le 3 août.

Le centre de traitement d'Ebola de Mangina à la tombée de la nuit. Nord-Kivu. République démocratique du Congo. 2018.
 © Karin Huster/MSF
Le centre de traitement d'Ebola de Mangina à la tombée de la nuit. Nord-Kivu. République démocratique du Congo. 2018. © Karin Huster/MSF

Dès le 6 août, MSF avait amélioré les mesures de prévention dans l’unité d’isolement du centre de santé de Mangina, et en avait construit une autre dans l’Hôpital général de référence de Beni. L’équipe avait également entamé la construction d’un centre de traitement à Mangina.

Le centre de traitement d’Ebola à Mangina, doté d’une capacité de prise en charge de soixante-huit patients (pouvant être étendue à 74 lits si besoin), a ouvert le 14 août. 37 patients ont été transférés de l’unité d’isolement de Mangina au centre de traitement d’Ebola le jour même. L’unité d’isolement de Beni est maintenant achevée et a été cédée au ministère de la Santé, qui en a confié la gestion à une autre ONG.

Une volontaire MSF forme des infirmiers du ministère de la Santé au triage des patients dans le centre de traitement d'Ebola de Mangina. Nord-Kivu. République démocratique du Congo. 2018.
 © Karin Huster/MSF
Une volontaire MSF forme des infirmiers du ministère de la Santé au triage des patients dans le centre de traitement d'Ebola de Mangina. Nord-Kivu. République démocratique du Congo. 2018. © Karin Huster/MSF

« Nous avons concentré nos efforts sur les soins aux patients, et notre équipe de spécialistes en logistique, en approvisionnement en eau et en assainissement a travaillé jour et nuit pour construire un centre de traitement capable de prendre en charge les patients de façon sûre, poursuit Patient Kamavu. »

Augmenter la réponse

Le 28 août, MSF a également ouvert un centre de transit de sept lits à Makeke (à la frontière entre le Nord-Kivu et l’Ituri) en réponse à l’apparition de plusieurs cas dans la zone et pour contrer la réticence de la communauté à ce que les patients soient transférés à Mangina. Le centre sera utilisé pendant qu’une autre organisation construit un centre de traitement d’Ebola. Les cas suspects seront isolés et dépistés pour le virus Ebola à proximité de leur domicile, et ne seront transférés par la route vers l’un des centres de traitement que si le diagnostic est confirmé.

Au cours de cette épidémie, MSF est également en mesure de proposer de nouveaux traitements aux cas confirmés d’Ebola, dans le cadre d’un usage compassionnel. Ces traitements ne sont donnés aux patients qu’avec leur consentement éclairé (ou celui d’un membre de leur famille s’ils sont trop jeunes ou trop malades pour donner leur accord) et viennent s’ajouter aux soins de soutien (hydratation et traitement des symptômes d’Ebola, tels que la diarrhée et les vomissements) que MSF propose à l’ensemble des patients souffrant d’Ebola.

Une désinfection après une distribution de nourriture aux patients dans le centre de traitement d'Ebola de Mangina. Nord-Kivu. République démocratique du Congo. 
 © Karin Huster/MSF
Une désinfection après une distribution de nourriture aux patients dans le centre de traitement d'Ebola de Mangina. Nord-Kivu. République démocratique du Congo.  © Karin Huster/MSF

« Nous sommes très contents de pouvoir enfin proposer aux patients plus que de simples soins de soutien. Statistiquement, les patients souffrant d’Ebola ont moins de 50 % de chances de survivre. C’est une maladie épouvantable et absolument terrifiante pour les familles et la communauté », conclut Patient Kamavu.

En dehors des centres de traitement d’Ebola, les équipes de MSF déployées dans les zones de Beni et de Mangina, ainsi que dans la province d’Ituri, entre Mambasa et Makeke (à la frontière avec le Nord-Kivu) se rendent dans les centres de santé et forment le personnel au triage des cas suspects d’Ebola, leur fournissant des vêtements de protection essentiels et établissant des zones d’isolement où les patients suspectés de porter le virus peuvent être pris en charge en attendant qu’une ambulance arrive. Les centres de santé de Mangina et de Beni qui ont reçu des cas positifs d’Ebola sont aussi en cours de décontamination.

« Malheureusement, au cours de cette épidémie, au moins 17 membres du personnel de santé ont été infectés par le virus. Le personnel de santé qui soigne les patients souffrant de maladies telles que le paludisme ou la pneumonie, ou qui assiste les femmes pendant l’accouchement, doit être protégé par un système de triage capable d’identifier et d’isoler les patients suspectés d’avoir Ebola avant qu’ils n’entrent dans l’hôpital. Cela permettra non seulement de protéger le personnel de santé, mais aussi les patients, et d’éviter que les centres de santé n’amplifient la propagation du virus », conclut Bérangère Guais.

MSF a récemment reçu l’autorisation de lancer une campagne de vaccination pour le personnel de première ligne sur l’axe reliant Makeke à Biakato.

À lire aussi