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République centrafricaine : les milliers de déplacés de Bouar vivent dans la peur

Le réseau d'eau ne fonctionne plus et les quelques puits accessible à Bouar ne permettent pas de répondre aux besoins des personnes déplacées. MSF a mis en place des points de distribution d'eau pour fournir 20 000 litres par jour. République centrafricaine. 2021. 
Le réseau d'eau ne fonctionne plus et les quelques puits accessibles à Bouar ne permettent pas de répondre aux besoins des personnes déplacées. MSF a mis en place des points de distribution d'eau qui permettent de délivrer 20 000 litres par jour. République centrafricaine. 2021.  © MSF

Fin décembre, la ville de Bouar, située dans l’ouest de la République centrafricaine (RCA), est devenue l’un des théâtres du dernier cycle de violences qui se tient dans le pays. C’est notamment là que s’affrontent une coalition de groupes armés et le gouvernement appuyé par ses alliés internationaux. La situation est particulièrement critique pour les milliers de personnes ayant fui leur foyer pour se réfugier dans plusieurs sites religieux et terrains de la ville.

Le contrôle de la ville de Bouar, située sur un axe routier majeur d’approvisionnement de Bangui, la capitale, représente un enjeu stratégique pour les parties au conflit. Le 9 janvier 2021, des groupes armés rebelles rassemblés dans la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) ont attaqué des positions de l’armée centrafricaine et de la mission des Nations unies (MINUSCA) en ville. Les affrontements intenses se sont déroulés dans des zones densément peuplées de Bouar. De violents combats ont éclaté à nouveau le 17 janvier.

« Je ne sais pas où aller car les rebelles ont installé leur base dans mon quartier. C’est très difficile de vivre ici avec mon bébé qui a tout juste un mois. Nous dormons dehors sans moustiquaire et dans le froid, explique Rolande, une jeune femme déplacée. Mon enfant est malade mais je ne peux pas l’emmener à l’hôpital à cause de l’insécurité et je n’ai pas d’argent pour payer les soins. »

Plus de 8 000 personnes [1], dont de nombreuses familles et de jeunes enfants, ont été forcées de quitter leurs habitations. Près de la moitié sont actuellement installées dans l’ancienne cathédrale de la ville, le plus grand des six camps de fortune qui accueillent les déplacés et auprès desquels Médecins Sans Frontières vient de démarrer une intervention d’urgence.

Près de la moitié des 8 000 déplacés de Bouar vivent dans l'ancienne cathédrale de la ville. République centrafricaine. 2021. 
 © Vivien  Ngalangou/MSF
Près de la moitié des 8 000 déplacés de Bouar vivent dans l'ancienne cathédrale de la ville. République centrafricaine. 2021.  © Vivien Ngalangou/MSF

« C’est le dénuement le plus total. Les conditions de vie sur les sites accueillant les déplacés sont déplorables, notamment faute d’un accès suffisant à l’eau, déclare Tristan Le Lonquer, chef de mission de MSF en RCA. Le réseau d’eau n’est plus fonctionnel et les quelques puits accessibles en ville ne suffisent pas à subvenir aux besoins de tous les déplacés. On se trouve face à une réelle pénurie d’eau. »

MSF met en place des points d’eau, construit des douches et des latrines et installe des cliniques mobiles afin d’offrir des soins de santé primaire à tous les déplacés. Depuis le début de l’intervention, en plus des 20 000 litres d’eau fournis par jour, les équipes MSF ont réalisé 672 consultations sur tous les sites accueillant des déplacés et référé sept personnes nécessitant des soins médicaux plus poussés à l’hôpital. L’association a distribué des kits de première nécessité à 250 familles et elle apporte aussi un appui continu aux structures médicales locales, notamment au bloc opératoire de l’hôpital de Bouar où, en collaboration avec le ministère de la Santé,  MSF a pris en charge un total de 18 blessés suite aux violents combats du 9 et 17 janvier 2021.

Ces milliers de déplacés qui ont fui les combats et l’insécurité grandissante à mesure de l’avancée des rebelles sont maintenant pris en tenaille entre la nécessité de s’éloigner du danger et celle de garder un œil sur leurs propriétés et leurs champs. Ceux qui ont décidé de rester sont victimes de disparitions forcées, vols et extorsions par des hommes armés qui contrôlent désormais une partie de la ville. Ces violences n’ont pas épargné les acteurs et infrastructures humanitaires qui ont été l’objet de nombreux pillages et ont ainsi dû réduire ou suspendre leurs activités alors que les besoins s’accroissent. Les déplacés de Bouar font face à une crise sans précédent et une réponse humanitaire efficace et coordonnée est nécessaire de toute urgence.


[1] Haut-Commissariat pour les Réfugiés (HCR), janvier 2021

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