Palestine : à Naplouse, une inquiétante escalade de la violence

Les équipes MSF ont effectué des donations à une clinique et un hôpital de Naplouse. 
Les équipes MSF ont effectué des donations à une clinique et un hôpital de Naplouse. 28 février 2023. © MSF

Les équipes MSF, qui fournissent des soins de santé mentale à Naplouse et dans sa banlieue, sont témoins des conséquences des violences et des restrictions de déplacement imposées par l’armée israélienne au cours des derniers jours.

Onze Palestiniens sont morts et plus d'une centaine ont été blessés dans un raid des forces israéliennes sur la vieille ville de Naplouse le 22 février 2023. Le 26 février, lorsque deux colons ont été tués à Huwara, en banlieue de Naplouse, les forces israéliennes ont fermé l’accès à la ville. Cette nuit-là, des colons ont incendié des voitures, des maisons et des magasins palestiniens, faisant un mort et plus de 400 blessés, selon le Croissant-Rouge palestinien.

« Les checkpoints autour de Naplouse sont fermés à cause des événements de dimanche, ce qui a empêché une équipe MSF d’accéder à la ville voisine de Qalqilya, où nous dispensons aussi des soins de santé mentale », explique Tareq Zaid, coordinateur MSF à Naplouse. 

Médecins Sans Frontières a fait don d’équipement médical et de kits d’urgence à une clinique et à un hôpital de Naplouse. Les restrictions de mouvement dans la ville entravent l’accès aux services de MSF pour les résidents, qui craignent pour leur sécurité en quittant leur domicile. D’autre part, les fermetures des routes empêchent souvent les équipes MSF d’accéder à leur lieu de travail. 

Les résidents de Naplouse vivent déjà dans un contexte sécuritaire dégradé, et doivent maintenant faire face à une augmentation des barrages routiers, alors qu'en Cisjordanie, les premiers mois de 2023 sont les plus violents depuis 2000. 

Les opérations militaires à répétition entravent le bon fonctionnement des opérations MSF, explique Linda Gaouaou, cheffe de mission à Jérusalem. « En moins d’une semaine, deux incidents à Naplouse ont empêché des patients de se rendre dans nos cliniques et affecté nos équipes. Ces incidents reflètent ce qu’est devenue la nouvelle norme : un état de tension permanent dans lequel le quotidien de la population se négocie autour des barrages des forces israéliennes. »

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