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Nord-Kivu : des dizaines de milliers de personnes déplacées suite à un nouveau cycle de violences

MSF a organisé une distribution d'articles de première nécessité à 325 familles déplacées vivant dans le village de Kinoni. Les kits de secours comprenaient des seaux, des bâches en plastique, des ustensiles de cuisine et du savon.
MSF a organisé une distribution d'articles de première nécessité à 325 familles déplacées vivant dans le village de Kinoni. Les kits de secours comprenaient des seaux, des bâches en plastique, des ustensiles de cuisine et du savon. © MSF

Les violents affrontements entre le groupe armé M23 et l’armée congolaise (FARDC), au cours des deux dernières semaines, dans les territoires de Rutshuru et de Nyiragongo, au Nord-Kivu, situé dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), ont poussé des dizaines de milliers de personnes à quitter précipitamment leurs maisons. Ces récents mouvements de population viennent exacerber une situation déjà précaire pour les personnes déplacées dans ces deux territoires. Au début du mois de mai, Médecins Sans Frontières (MSF) a lancé plusieurs activités dans diverses localités de la zone.

Avant les derniers affrontements à Nyiragongo, le territoire accueillait déjà de nombreuses personnes déplacées à la suite de l’éruption du volcan survenue au mois de mai 2021. À Rutshuru, les combats qui ont pris place à la fin du mois de mars 2022 entre le M23 et les FARDC avaient déjà forcé plus de 50 000 personnes à fuir leur village, dont environ la moitié s’étaient réfugiées en Ouganda. La plupart ne sont toujours pas rentrées.

Au total, depuis la fin du mois de mars, on estime que 117 000 personnes ont dû trouver refuge dans des écoles, des églises ou des familles d’accueil à cause du regain de violence dans cette région du Nord-Kivu, laissant souvent tout derrière elles.

Des conditions de vie très précaires

« Nous dormons à 18 ménages, entassés dans une salle de classe », raconte Noëlla, qui vit avec deux de ses enfants dans l’école du village de Kinoni, sur le territoire de Rutshuru, avec près de 350 autres familles. « Nous n’avons plus accès à nos champs. Nous mangeons ce que nous trouvons, mais souvent c’est à peine une fois par jour. » 

Début mai, MSF a mis en place une clinique mobile dans le village de Kinoni. Depuis, les consultations ne désemplissent pas. « Nous avons effectué plus de 2 200 consultations depuis que nous avons commencé la clinique mobile, ce qui représente en moyenne 120 patients par jour. Les principales maladies que nous observons sont le paludisme, les infections respiratoires et la diarrhée », explique Foura Sassou Madi, chef de mission pour MSF en RDC.

L'école de Kinoni, où environ 350 familles ont trouvé refuge après avoir été forcées de fuir leurs maisons en raison des affrontements entre le M23 et l'armée congolaise, à la fin du mois de mars 2022.
 © MSF
L'école de Kinoni, où environ 350 familles ont trouvé refuge après avoir été forcées de fuir leurs maisons en raison des affrontements entre le M23 et l'armée congolaise, à la fin du mois de mars 2022. © MSF

MSF a aussi organisé une distribution de biens de première nécessité, comprenant des bâches, des seaux, des ustensiles de cuisine et du savon pour les familles déplacées vivant à Kinoni. Nos équipes ont également construit des douches et des latrines pour améliorer les conditions de vie et d’hygiène dans le village. 

« Beaucoup de personnes nous disent qu’elles ont des difficultés pour trouver de la nourriture, explique Foura Sassou Madi. Certaines personnes sont déplacées depuis plus de deux mois. Il est nécessaire d’organiser rapidement des distributions alimentaires pour les personnes déplacées dans le territoire de Rutshuru, pour éviter une détérioration de l’état de santé de ces populations. »

Renforcer l’accès aux soins et à l’eau potable : une priorité

A la mi-avril, MSF a commencé à soutenir les centres de santé des localités de Mungo et de Rutsiro, dans le territoire de Rutshuru, afin de faciliter l’accès à des soins gratuits tant pour les populations déplacées que pour les habitants locaux. « Aux mois d'avril et de mai, nous avons reçu plus de 1 100 personnes déplacées au centre de santé. Certaines marchent jusqu’à 5 kilomètres pour venir ici », explique Ezéchiel Biriko, infirmier titulaire du centre de santé de Rutsiro. Suite aux récents déplacements de population, MSF prévoit de renforcer sa réponse à Rutsiro, où on recense environ 6 500 personnes déplacées, avec des activités liées à l’eau, à l'assainissement et un soutien additionnel au centre de santé.

Renforcer l’accès aux soins et à l’eau potable est aussi urgent à Munigi, dans le territoire de Nyiragongo, où 16 000 personnes se sont mises à l’abri, selon l’Organisation Internationale des Migrations (OIM). MSF assure la gratuité des soins pour toute la population au centre de santé de Munigi et a mis en place un système de référence vers un hôpital de Goma pour les cas urgents.

Depuis le début de la semaine, des camions MSF apportent chaque jour plus de 100 m3 d’eau potable au centre de santé et sur deux sites qui accueillent de nombreux déplacés à Munigi. « Permettre à la population d’avoir accès à de l’eau potable est crucial pour limiter les risques de maladies hydriques, comme le choléra qui est endémique dans la région », explique Abdou Musengetsi Katumwa, coordinateur médical adjoint pour MSF à Goma.

Les populations civiles sont les premières victimes des conflits armés qui affectent la province du Nord-Kivu depuis plus de vingt ans. MSF est présente dans le territoire de Rutshuru depuis 2005 et travaille à l’heure actuelle avec les hôpitaux de Rutshuru, Bwiza, Kibirizi et Bambu ainsi qu’avec une dizaine de centres de santé. À Goma, nos équipes sont impliquées dans la lutte contre le choléra depuis 2008.

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