MSF signe un accord pour réduire son empreinte environnementale

Mohammed Korma, superviseur logistique, se tient à proximité des panneaux solaires installés par MSF dans le district de Kenema. MSF espère faire fonctionner l'hôpital de Hangha entièrement grâce aux énergies renouvelables dans un futur proche. 
Mohammed Korma, superviseur logistique, se tient à proximité des panneaux solaires installés par MSF dans le district de Kenema. MSF espère faire fonctionner l'hôpital de Hangha entièrement grâce aux énergies renouvelables dans un futur proche.  © Mohammed Sanabani/MSF

La responsabilité environnementale s’impose aujourd’hui comme une évidence aux organisations internationales comme MSF. Cet enjeu est d’autant plus important que les populations les plus vulnérables sont les premières victimes du dérèglement climatique. L’association s’engage donc à réduire son empreinte carbone de moitié d’ici 2030.

La section française de Médecins Sans Frontières (MSF) s'engage dans la lutte contre le changement climatique. Son objectif pour 2030 : produire deux fois moins d'émissions de dioxyde de carbone qu'en 2019. Pour y parvenir, un accord de partenariat a été signé avec Climate Action Accelerator, une organisation accompagnant les ONG dans l’identification et la mise en place de solutions visant à réduire leurs émissions nocives.

« Nous avons déjà commencé à travailler en ce sens. Par exemple, au niveau du fret international, nous faisons des efforts pour réduire la part du transport aérien par rapport à d’autres modes de transports moins impactants écologiquement. Pour cela, nous tentons de mieux anticiper les besoins de nos terrains d’intervention », explique Bruno Berson, directeur des achats et de l’approvisionnement chez MSF.  De janvier à octobre 2021, le fret aérien représentait 29% du tonnage expédié contre 40 et 50% entre 2017 et 2020. « Si nous maintenons la même tendance, nous n’aurons jamais transporté si peu de tonnes par avion que cette année. Cette diminution ne répond pas seulement à un enjeu environnemental, mais aussi économique : le transport maritime est sensiblement moins cher que l’aérien. Elle démontre également une meilleure planification de nos commandes internationales. Elle est aussi liée à l’évolution de la nature de nos activités, qui dépendent à leur tour des besoins sur les terrains. Dans tous les cas, si cette tendance est maintenue, elle contribuera à la réduction de notre empreinte carbone », précise Bruno Berson.

D’autres initiatives ont été identifiées ou sont déjà en cours de réalisation telles que la limitation des déplacements de longue distance du personnel du siège et l’utilisation d’entrepôts de stockage plus proches de nos zones d’intervention. « L’idée serait que le transport entre fournisseurs et entrepôts régionaux soit réalisé par voie maritime. Il ne resterait alors que le dernier mile réalisé par du transport aérien », explique Bruno Berson. Les premiers essais de ce type ont été réalisés depuis la plateforme de MSF Logistique à Dubaï pour soutenir les activités dans des pays comme le Yémen et l’Afghanistan.

La réduction des émissions de gaz à effet de serre est désormais une responsabilité de tout employeur. Néanmoins, pour une organisation humanitaire, la volonté est également de limiter sa contribution à un dérèglement climatique dont l’impact sur la santé des populations est plus important dans les pays dans lesquels elle intervient. L'Organisation Mondiale de la Santé explique que les conséquences du réchauffement global - désertification et phénomènes météorologiques extrêmes - touchent davantage les pays les plus pauvres, qui sont aussi les plus démunis pour y faire face. C’est également dans ces régions que réduire leurs émissions s’avère un défi particulièrement ardu pour les organisations secouristes. 

« Nous installons des panneaux solaires dans nos projets de Moïssala au Tchad et de Jahun au Nigéria, explique Alexandre Chaudonneret, chef de projet environnement auprès de la Direction Générale de la section française de MSF. Nous travaillons aussi pour améliorer l’isolation de nos entrepôts de médicaments sur plusieurs sites, afin d’en réduire la consommation d’énergie, et la gestion des déchets médicaux, ce qui répond à un souci d’éthique médicale, mais aussi au besoin de limiter la pollution. Nous n’en sommes qu’au début, mais cela correspond à une volonté précise de changer notre manière de travailler, en tant qu’employeur responsable, mais aussi association humanitaire. »

À lire aussi