Malawi : répondre aux conséquences de la tempête tropicale Ana

Suite à la tempête tropicale Ana au Malawi, les centres de santé de la péninsule de Makhanga, dans le district de Nsanje, ont été inondés.
Suite à la tempête tropicale Ana au Malawi, les centres de santé de la péninsule de Makhanga, dans le district de Nsanje, ont été inondés. © Badre Bahaji/Programme alimentaire mondial

À la fin du mois de janvier 2022, la tempête tropicale Ana a provoqué de graves inondations au Malawi, qui ont eu de nombreuses conséquences : fermeture de certains centres de santé, apparition de cas de choléra, manque de soins pour certains patients. Médecins Sans Frontières (MSF) a travaillé en étroite collaboration avec le ministère de la Santé pour répondre à l'urgence et fournir une aide médicale aux personnes touchées.

Après être passée au-dessus de Madagascar, la tempête tropicale Ana a touché de plein fouet le Malawi. Dans la péninsule de Makhanga, sur la rive orientale de la rivière Shire située dans le district de Nsanje, le centre de santé et le poste de santé ont été inondés et ont dû fermer le 25 janvier. Cette situation a eu un impact considérable sur l'accès aux soins des 16 000 habitants de la péninsule, en particulier les patients séropositifs, les femmes enceintes et les personnes atteintes de paludisme ou bénéficiant du programme de nutrition. 

MSF a facilité la réouverture du centre de santé de la péninsule de Makhanga durant trois jours par semaine, grâce au bateau prêté par le Programme alimentaire mondial. Cela a permis le transport du personnel de santé ainsi que celui des médicaments et du matériel médical vers la péninsule. Des primes ont également été offertes au personnel de santé du centre pour l'aider à reprendre ses activités le plus rapidement possible. 

Amina Pitala vit à Makhanga, péninsule piégée par les inondations consécutives à la tempête tropicale Ana. Sa petite-fille, atteinte du paludisme, a pu consulter un médecin après que MSF a aidé le ministère de la Santé à rouvrir le centre de santé.
 © Badre Bahaji/World Food Programme
Amina Pitala vit à Makhanga, péninsule piégée par les inondations consécutives à la tempête tropicale Ana. Sa petite-fille, atteinte du paludisme, a pu consulter un médecin après que MSF a aidé le ministère de la Santé à rouvrir le centre de santé. © Badre Bahaji/World Food Programme

Les eaux stagnantes des inondations favorisent la prolifération des moustiques. Sans la réouverture du centre de santé, la petite-fille d'Amina, malade du paludisme, n'aurait pas pu voir de médecin. Sa grand-mère nous raconte : « La nuit des inondations, un parent est venu me prévenir que l'eau montait. Les gens s'enfuyaient. J'étais faible et je ne pouvais pas courir. Finalement, un bateau est venu me sauver. Nous avons trouvé un haut plateau et y sommes restés pendant une semaine. Quand je suis revenue, ma maison s'était effondrée. Je suis en train de la reconstruire, mais elle est provisoire et ne protège pas de la pluie. Je m'occupe également de ma petite-fille, malade. Mais nous n'avons plus de moustiquaire, elle a été emportée par les inondations. »

Traiter et endiguer l'épidémie de choléra

Mi-mars, le premier cas de choléra a été signalé dans le district de Nsanje à la suite des inondations. MSF a mis en place un centre de traitement pour les personnes infectées par la maladie et a soutenu leur prise en charge médicale. L'équipe participera également à une campagne de vaccination pour prévenir de nouvelles épidémies.

A Ndamera (district de Nsanje), MSF a fourni un soutien d'urgence pour répondre à l'épidémie de choléra qui a suivi la tempête tropicale Ana. Cet appui comprenait entre autres la distribution de kits de prévention de la transmission du choléra, des activités de promotion de la santé et la désinfection des points d'eau.
 © Fabrice Weissman/MSF
A Ndamera (district de Nsanje), MSF a fourni un soutien d'urgence pour répondre à l'épidémie de choléra qui a suivi la tempête tropicale Ana. Cet appui comprenait entre autres la distribution de kits de prévention de la transmission du choléra, des activités de promotion de la santé et la désinfection des points d'eau. © Fabrice Weissman/MSF

Les équipes MSF ont suivi de près l’évolution du nombre de nouvelles personnes infectées par la maladie et ont déployé des mesures pour prévenir une flambée de l'épidémie. Ces mesures incluaient la recherche des cas contacts, la désinfection des points d'eau, la formation des agents de santé communautaires du ministère de la Santé et la mise en place d’activités de promotion de la santé au sein des communautés. 

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