Malawi : 10 ans d’activités VIH-Sida par MSF - S’adapter, Innover, Inventer

Centre de santé de Namitembo octobre 2011
Centre de santé de Namitembo, octobre 2011 © Isabelle Merny/MSF

Au vu de l'ampleur des besoins et la pénurie de personnels médicaux au Malawi (on ne compte que deux médecins pour tout le district de Chiradzulu), en 10 ans et en collaboration avec le ministère de la Santé, MSF a du établir de nouvelles approches thérapeutiques.

  • Décentralisation des soins. Afin de rapprocher les soins du domicile des patients, la prise en charge et le suivi du VIH ont été étendus de l'hôpital (structure de référence où MSF soutient le personnel des services de pédiatrie et de tuberculose) aux 10 centres de santé du district. Depuis fin 2002/début 2003, les consultations sida et les activités de conseil psycho-social et de dépistage sont proposées dans les centres de santé. Cela nous a permis d’inclure un nombre plus important de patients dans notre programme.
     
  • La délégation des tâches consiste à transférer certaines responsabilités médicales - auparavant réservées aux officiers cliniques – vers le personnel infirmier. « Afin de répondre à l'augmentation de notre cohorte de patients, nous devions recruter davantage de personnel médical, une ressource rare au Malawi. En 2004, MSF a mis en place des formations pour les infirmiers et les assistants médicaux sur la prise en charge des patients sida. Depuis 2009, les infirmiers peuvent offrir une gamme complète de soins, du dépistage à l'initiation en passant par le suivi médical des patients sous ARV et ce dans 11 dispensaires VIH », explique Jérôme Mouton, chef de mission MSF. Cette augmentation du nombre de nouveaux personnels formés à la prise en charge du VIH a permis à de plus en plus de patients d'accéder à un traitement ARV, à proximité de chez eux. 
     
  • Le « Six Months Appointment » (SMA) consiste à donner des rendez-vous espacés à six mois aux patients stables. Ce programme réduit le nombre de consultations et la charge de travail des personnels médicaux, mais aussi les contraintes pour des patients suivant un traitement à vie. Aujourd'hui, 3 500 patients bénéficient du SMA. Cela représente 7 000 consultations en moins par an.
     
  • Un suivi psycho-social est proposé dans tous les centres de santé. Nos conseillers aident les patients VIH et leurs familles à faire face, au quotidien, à leur maladie devenue chronique. Ils se chargent de l’éducation sanitaire, de l'adhérence au traitement et insistent sur le dépistage du VIH. Ils soutiennent également les patients victimes de stigmatisation qui va souvent de pair avec la séropositivité. Le but est de les aider à vivre avec la maladie et d’éviter toute rupture de traitement.
     

« A Chiradzulu, MSF est capable de fournir des soins de qualité à une énorme cohorte de patients ; une cohorte qui grandit encore tous les mois. Grâce à la décentralisation, nous avons pu améliorer l’accès à des soins et techniques médicales de qualité. Avec la simplification des traitements et la délégation des tâches, nous pourrons faire face à cette charge de travail croissante », résume Fabrice Vast, coordinateur médical MSF.
 

Voir le film : "Malawi : s'adapter, innover, inventer"
 

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