Irak : une population de plus en plus démunie

Activités de MSF en Irak
Activités de MSF en Irak © MSF

L'intensification des violences perpétrées en Irak depuis 2013 a provoqué le déplacement de plus de trois millions de personnes qui ont un accès extrêmement limité aux soins de santé. Ce nombre s’ajoute aux 250 000 réfugiés syriens ayant fui en Irak depuis 2012. Dans certaines régions dévastées par la guerre, les infrastructures et les structures médicales ont été détruites, privant la population locale de tout accès aux soins.

La réponse humanitaire demeure insuffisante. L’aide est concentrée sur des zones sécurisées par le biais d’interventions de courte durée. Le niveau d'assistance offert aux réfugiés syriens, aux populations déplacées et aux communautés locales a particulièrement souffert des récentes coupes budgétaires. Certaines zones restent totalement négligées et de nombreuses personnes sont privées de tout accès aux soins médicaux, même les plus élémentaires. Victime des violences, la population de ces régions a urgemment besoin d'une aide humanitaire neutre et impartiale.

Grâce à sa présence dans le pays depuis 2006 et à son indépendance d’action, MSF a pu répondre aux vagues massives et successives de déplacement. L'organisation s'adapte et accroît continuellement ses activités médicales et humanitaires face à un conflit pour lequel aucune solution n’est entrevue. MSF intervient actuellement dans 11 provinces irakiennes afin de délivrer des soins impartiaux et gratuits aux victimes du conflit.

« Nous avons tout laissé derrière nous… »

Raoof et sa famille de 17 personnes ont trouvé refuge à Abu Graïb, près de Bagdad, en avril 2014. Ce n'était pas la première fois qu'ils devaient fuir les violences depuis leur départ du gouvernorat de Dyala, deux ans plus tôt. « Nous avons quitté notre domicile lorsque les combats ont commencé. Le bombardement qui a décimé notre bétail a été le pire moment. Nous avons tout laissé derrière nous et nous nous sommes enfuis pour sauver nos vies, avec juste les vêtements que nous portions. » Ils ont fini par arriver à Zeidan, plus près de Bagdad en 2014. « Nous avons bâti une maison avec 1 500 blocs de ciment. C'était un travail exténuant, mais au moment de couvrir le toit, le propriétaire qui ne voulait pas de nous, nous a obligés à partir ».


©Gabriella Bianchi/ MSF

« Notre famille a donc repris la route, cette fois pour une maison encore en chantier à Abu Graïb. Plusieurs familles cohabitent sous le même toit et plus personne n'a d'argent ou de travail. Cette maison n'est rien de plus qu'une armature, sans climatisation, mais le propriétaire continue d'augmenter le loyer. Comment pouvons-nous nous en sortir? Nous survivons grâce à l'aide d'amis plus chanceux qui vivent dans ce quartier, mais c'est difficile. » Plusieurs membres de la famille de Raoof se rendent à la clinique mobile MSF à proximité.

« Lorsque nous avons fui, mon père a égaré toutes ses ordonnances. Il possède désormais une carte de santé, il fait l'objet d'un suivi régulier et il reçoit des médicaments. Deux de mes enfants sont tombés malades en arrivant. Je les ai emmenés aussi à la clinique où nous n'attendons pas toute la journée pour voir le médecin. »

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► Consultez notre dossier consacré à la situation en Irak.

Notes

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