Gaza : MSF ouvre un nouveau programme de chirurgie pour les blessés de la « Grande marche du retour »

Un patient pris en charge dans la nouvelle unité chirurgicale de MSF à l'hôpital Nasser de Khan Younès, Gaza, août 2020.
Un patient pris en charge dans la nouvelle unité chirurgicale de MSF à l'hôpital Nasser de Khan Younès, Gaza, août 2020. © Lyad Alasttal/MSF

À Gaza, 213 personnes ont été tuées par les tirs de l’armée israélienne lors des manifestations de la « Grande marche du retour » entre mars 2018 et décembre 2019. Le nombre de blessés par balles réelles s'élève, quant à lui, à 8 800. Médecins Sans Frontières a ouvert une nouvelle unité chirurgicale à l'hôpital Nasser de Khan Younès pour pouvoir les prendre en charge.

Avec deux blocs opératoires dédiés et 23 lits, la nouvelle unité de soins gérée par MSF, en collaboration avec le ministère de la Santé, se concentre sur le traitement chirurgical et microbiologique des infections osseuses dues aux blessures dont ont été victimes les manifestants.

« Les besoins médicaux de ces patients sont toujours immenses, explique Christophe Garnier, coordinateur du projet MSF. Beaucoup nécessitent des procédures complexes et leur traitement prend généralement des mois, voire des années. Certains ont perdu plusieurs centimètres d'os et d'importants morceaux de chair. Ils ont subi plusieurs opérations chirurgicales mais sont toujours traités avec des fixateurs métalliques, ce qui rend la douleur permanente. »

Un patient déambule dans les couloirs de la nouvelle unité chirurgicale de MSF à l'hôpital Nasser de Khan Younès, Gaza, août 2020.
 © Lyad Alasttal/MSF
Un patient déambule dans les couloirs de la nouvelle unité chirurgicale de MSF à l'hôpital Nasser de Khan Younès, Gaza, août 2020. © Lyad Alasttal/MSF

Les blessures sont si profondes que les patients risquent de développer des ostéomyélites, une infection osseuse profonde, extrêmement difficile à prendre en charge dans un système de santé paralysé par 13 ans de blocus israélien et de querelles politiques internes palestiniennes. « Le type de service que nous fournissons nécessite des ressources importantes et est uniquement disponible pour le moment dans les structures MSF à Gaza, précise Christophe Garnier. Nous espérons pouvoir faire la différence vis-à-vis de ces patients. Leur condition physique peut entraîner un isolement social, des douleurs chroniques, la perte de leurs capacités à travailler et des tensions au sein de leur famille. Les conséquences de ces blessures sont très lourdes à Gaza. »

Les activités MSF ont été développées pour prendre en compte le bien-être général du patient et sa capacité à faire face au stress et à l’anxiété. « Nous organisons des séances individuelles de soutien psychologique afin de les aider à accepter leur situation, explique Amira Karim, conseillère MSF à Gaza. Par-dessus tout, nous essayons de renforcer les liens familiaux pour éviter qu’ils ne s’isolent. »

L’ouverture de cette unité chirurgicale est la dernière étape de la réponse MSF aux besoins de la population à la suite de la violente répression des manifestations dans la bande de Gaza en 2018. Cette année là, les équipes MSF avaient, en urgence, triplé leurs capacités médicales. Depuis, elles travaillent continuellement pour développer davantage d'activités, en faisant face à des défis majeurs. Plus de 4 800 patients blessés par balle ont été pris en charge dans les établissements de santé MSF. Rien qu'en 2019, MSF a réalisé près de 2 000 interventions chirurgicales

 

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