Des patients attendent d'être pris en charge dans un centre de soins post-opératoires MSF. 16 mai 2018. Gaza.
© Laurence Geai
Opération

Palestine : prise en charge chirurgicale et post-opératoire dans la bande de Gaza

1 janvier 2024

La riposte d'Israël aux attaques et aux massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre 2023 se traduit par des bombardements et des attaques au sol d’une intensité encore jamais vue sur une zone densément peuplée et enclavée comme Gaza. Un siège complet a également été imposé aux quelque 2 millions d'habitants de la bande de Gaza, dont le système de santé a été mis hors d'état de fonctionner. Appelant à maintes reprises à un cessez-le-feu immédiat et durable, Médecins Sans Frontières a été contrainte d'arrêter ses activités à Gaza avant d'en démarrer de nouvelles pour les adapter aux besoins des populations. Jusqu’au 7 octobre, l’association offrait notamment une prise en charge spécialisée des grands brûlés dans trois hôpitaux et quatre cliniques situés dans plusieurs sites de la bande de Gaza. En Cisjordanie, les équipes MSF continuent d’offrir des soins de santé mentale aux personnes victimes de violence et d’apporter un soutien à l'hôpital de Jénine malgré la violence accrue de l’armée israélienne et des colons. 

Vous pouvez retrouver nos réponses à vos questions ici et toute l'actualité de MSF en Palestine ici

Depuis 2007, Médecins Sans Frontières offre une prise en charge aux grands brûlés dans la bande de Gaza, en Palestine. En 2018, MSF a fortement développé ses activités de traumatologie suite à la violence israélienne contre les manifestations à la frontière.

Présentes depuis des années à Gaza, les équipes de Médecins Sans Frontières ont récemment élargi leur champ d’action pour prendre en charge des milliers de blessés par balle, lorsque l’armée d’Israël a répondu avec le feu à la “Grande Marche du Retour”.

Les équipes de MSF à Gaza sont à l’œuvre pour tenter de soigner les milliers de Palestiniens blessés lors de la « Grande Marche du retour », les manifestations hebdomadaires organisées par les habitants de la bande de Gaza afin de réclamer leur droit au retour sur leur terre d’origine, actuellement située dans les limites du territoire israélien. Entre le 30 mars 2018 et le 30 mars 2019, MSF a traité plus de 4000 patients sur un total d’environ 6500 blessés par balle près de la frontière avec Israël, après une première prise en charge d’urgence dans les structures du ministère de la Santé.

Pourquoi Médecins Sans Frontières intervient ?

Depuis 2007, la bande de Gaza est sous blocus israélien : les conditions de vie des Palestiniens se dégradent lentement et sûrement. Les offensives régulières de l’armée israélienne ont détruit de nombreuses installations, comme les centrales électriques, dans ce territoire enclavé. Les pénuries et le manque de ressources ont été alourdis par les tensions entre le Hamas, qui administre la bande de Gaza, et l’Autorité Palestinienne de Ramallah. Le système de santé de Gaza, du fait du blocus et de la difficulté d’assurer une formation continue du personnel médical entre autres, n’est pas en mesure de répondre aux besoins de la population dans le domaine des soins de santé spécialisés. 

Par ailleurs, depuis le  30 mars 2018, les palestiniens de Gaza se rendent chaque fin de semaine à la barrière qui les sépare d’Israël pour manifester et réclamer leur droit au retour sur leur terre d’origine, actuellement située dans les limites du territoire israélien. Ces manifestations ont été objet d’une réponse extrêmement violente de la part des forces israéliennes, qui ont tiré systématiquement sur les manifestants avec des balles réelles, provoquant des blessures dévastatrices. Avec plus de 6500 blessés entre le 30 mars 2018 et le 30 mars 2019, les services de santé locaux sont débordés. 

Notre intervention

L’année 2018 a vu les activités des équipes MSF multipliées par 10 par rapport à 2017. Plus de 4000 patients blessés par balle, parmi les 6500 blessés de la « Marche du Retour », ont été admis dans les cliniques MSF entre le 30 mars 2018 et le 30 mars 2019.

Nos équipes offrent des soins chirurgicaux et post-opératoires, après une première prise en charge d’urgence dans les structures du ministère de la Santé. Nous intervenons dans quatre cliniques et trois hôpitaux.

Beaucoup de ces personnes ont souffert de multiples fractures ouvertes, de pertes osseuses et tissulaires, de lésions vasculaires et nerveuses : de nombreux patients ont perdu d’importants morceaux d’os de leur jambe, parfois dix centimètres ou plus, pulvérisés par des balles tirées par l’armée israélienne.  

La nature de ces blessures, associée à une prise en charge initiale souvent non optimale dans un contexte d'afflux massif, entraîne un risque important d’infection de l’os, ce qui nécessite une prise en charge complexe et de très longue durée, qui peut mener à l’amputation d’un membre.

Les ressources médicales disponibles à Gaza sont limitées et rendent ce défi extrêmement compliqué, voire impossible pour certains patients. Une augmentation de la capacité chirurgicale avancée et le développement d’un programme de micro-bactériologie dans la bande de Gaza s'avèrent plus que nécessaires.

En 2019, Médecins Sans Frontières a lancé un programme dédié à la prise en charge des infections profondes de l’os dues aux blessures par balles. En plus de l’ouverture d’un laboratoire, d’un service d’hospitalisation, les équipes travaillent à l’ouverture d’un programme de chirurgie spécialement dédié au traitement des infections osseuses.

Par ailleurs, le traitement chirurgical et post-chirurgical des brûlures graves se poursuit. Depuis 2007, Médecins Sans Frontières offre une prise en charge aux grands brûlés dans la bande de Gaza, en Palestine, dans des cliniques de Khan Younis, Beit Lahia et dans la ville de Gaza.

Les équipes de Médecins Sans Frontières offrent de la physiothérapie et une prise en charge ambulatoire aux grands brûlés. L’association dépêche également plusieurs fois par an des chirurgiens dans des hôpitaux de la bande de Gaza pour des opérations de chirurgie reconstructrice. Elles sont destinées aux victimes de brûlures sévères, aux accidentés, et aux personnes présentant des anomalies congénitales notamment.

Notes