Dans le Sud de la Syrie, les communautés peinent à accéder aux soins de santé essentiels
Un an après la chute du gouvernement de Bachar Al-Assad, les besoins en santé des communautés du gouvernorat de Dara’a sont importants. Des années de conflit ont entraîné une destruction massive des infrastructures et considérablement affaibli le système de santé. Les équipes de Médecins Sans Frontières (MSF) interviennent dans la région pour la première fois depuis près de 12 ans. Elles y offrent notamment des soins médicaux maternels et infantiles à l’hôpital national de Nawa.
Le conflit a eu un impact considérable sur le système de santé. Les pénuries de fournitures médicales essentielles et le manque de personnel ont laissé des milliers de personnes sans accès aux services de santé. De nombreux établissements de santé n’étaient que partiellement opérationnels, certaines activités ont complètement cessé, y compris celles de l’hôpital national de Nawa.
« Des années de crise prolongée ont gravement affecté la capacité de l’hôpital à fournir des soins, rendant plus difficile l’accès aux soins pour les personnes nécessitant une attention médicale immédiate, en particulier les soins maternels et infantiles », explique Ulrich Crepin, chef de mission MSF en Syrie.
MSF collabore avec la Direction de la Santé (DoH) en Syrie pour renforcer les activités de santé : soins aux mères et aux enfants, renforcement des mesures de prévention et de contrôle des infections, sensibilisation à la santé et offre de soins en santé mentale aux patients. Depuis juillet par exemple, MSF a assisté 1 203 accouchements dans le gouvernorat de Dara’a. Les équipes de MSF forment également le personnel local de la DoH pour améliorer la qualité des soins dans cinq établissements de santé situés à Izra, Nawa, Al-Hirak, Busra Al-Sham et Al-Sanamayn
De plus, depuis juillet, le gouvernorat voisin de Sweida est le théâtre de nombreuses violences qui ont entraîné le déplacement de milliers de personnes qui ont trouvé refuge dans le gouvernorat de Dara’a. MSF a soutenu les hôpitaux en première ligne de ces violences, en donnant des kits d’urgence. Selon le ministère syrien de la Gestion des urgences et des catastrophes, plus de 27 000 personnes ont été déplacées vers le gouvernorat de Dara’a lors du conflit à Sweida. La grande majorité d’entre elles ne peuvent toujours pas rentrer chez elles aujourd’hui après des mois de déplacement.
« Nous avons préparé nos cliniques mobiles pour fournir des soins essentiels aux personnes touchées et nous proposons des consultations médicales, un soutien en santé mentale, des activités de promotion de la santé ainsi que des dons de kits de secours et d’hiver », explique Regidor Esguerra, coordinateur médical MSF en Syrie.
Du 24 novembre au 14 décembre, les équipes de MSF ont assuré 327 consultations médicales, 81 séances individuelles et collectives de soutien en santé mentale, et 113 séances de promotion de la santé pour les familles déplacées. Les équipes ont également distribué 1 145 kits de secours et d’hiver, comprenant des produits d’hygiène, des ustensiles de cuisine, des matelas, des couvertures et des vêtements d’hiver.
La situation dans le gouvernorat de Dara’a reste très critique. Les besoins en eau et en assainissement notamment sont élevés, et l’accès aux soins toujours très complexe pour les communautés. MSF continue de fournir des services essentiels qui vont des soins maternels et infantiles au soutien en santé mentale.