George Ondijo est technicien de laboratoire à l'hôpital de Ndiwah dans le comté de Homa Bay. Il est en charge de la collecte d’échantillons pour le diagnostic de la tuberculose. L'utilisation du masque est obligatoire pour éviter la contagion.
© Patrick Meinhardt
Opération

Kenya : prise en charge intégrée des personnes affectées par le VIH/Sida

23 janvier 2018

Depuis 1997, Médecins Sans Frontières offre une prise en charge aux personnes  affectées par le VIH/Sida dans le comté de Homa Bay, dans l’ouest du Kenya. 

Depuis 2014, l’association concentre ses efforts sur le district de Ndhiwa et le service de médecine interne de l’hôpital de référence de Homa Bay. Les équipes de Médecins Sans Frontières offrent des dépistages et des traitements aux habitants du comté d’Homa Bay.

5 minutes pour comprendre : pourquoi le Sida tue encore en Afrique

Avec la généralisation des traitements antirétroviraux, le VIH est devenu une infection chronique avec laquelle on peut vivre longtemps et en relative bonne santé. La situation n’a donc plus rien à voir avec les cris d’alarme qu’on poussait il y a 15 ans. On a donc tendance à croire qu’aujourd’hui tout va bien, or ce n’est pas ce que nos équipes constatent sur nos terrains d’intervention. Si d’énormes progrès ont été réalisés dans la prise en charge du VIH, de nombreux patients séropositifs meurent encore, en Afrique notamment, comme avant l’introduction des antirétroviraux.

Pourquoi Médecins Sans Frontières intervient ?

Au Kenya, le VIH/Sida est un problème majeur de santé publique : 5,4 % des adultes de 15 à 49 ans sont séropositifs (Onusida, 2016). On observe également de très fortes disparités géographiques, et une étude menée par Epicentre et Médecins Sans Frontières en 2012 dans le district de Ndhiwa, dans l’ouest du pays, a montré que près de 25 % des adultes étaient séropositifs et que 2 % de la population était contaminée chaque année. Ces taux sont parmi les plus élevés au monde.

Notre intervention

Médecins Sans Frontières offre une prise en charge aux personnes affectées par le VIH/Sida à Ndhiwa et soutient l’hôpital de Homa Bay.

L’association, présente dans l’ouest du Kenya depuis 1997, ouvre en 2014 un projet dans le comté de Ndhiwa afin de contrôler l’épidémie, de diminuer l’incidence et de réduire la mortalité liée au VIH/Sida. Selon des données récoltées entre décembre 2014 et mars 2015 par MSF à l’hôpital de référence de Homa Bay, le VIH/Sida représentait près d’un tiers des admissions d’adultes et 55 % des décès. Plus inquiétant encore, la moitié des patients atteints du sida étaient en fait des patients dont le traitement avait échoué.

Face à ce constat, Médecins Sans Frontières met en place une offre une offre de soins curative et préventive complète. En collaboration avec le ministère de la Santé et les communautés, MSF apporte son soutien pour faciliter le dépistage précoce des séropositifs et leur admission dans un parcours de soins, afin d'empêcher la progression de la maladie et de tenir sous contrôle la charge virale.

Parmi les solutions innovantes, les équipes ont mis en place un système décentralisé de laboratoires auprès des centres de soins, ce qui permet de dépister plus rapidement les patients positifs au VIH. Le suivi des patients sous traitement est également décentralisé, pour permettre une plus grande proximité entre les patients et les soins nécessaires. 

Les programmes de MSF s'adressent en priorité aux adolescents et aux patients dont les conditions sont les plus graves.

En 2018, une enquête  est réalisée enfin de d’évaluer l’évolution de l’épidémie et l’impact du projet dans le district de Ndhiwa.