Vaccin VIH/Sida : une avancée positive qui ne doit pas compromettre l'accès au traitement de millions de malades

La découverte d'un vaccin, qui permettrait de réduire de près d'un tiers les risques d'infection du sida, représente un réel espoir. Cependant les efforts en termes de mise sous traitement pour les personnes déjà infectées doivent être poursuivis.

Paris, le 26 septembre 2009 - La découverte d'un vaccin, qui permettrait de réduire de près d'un tiers les risques d'infection du sida, ouvre de vastes perspectives pour l'ensemble des acteurs investis dans la lutte contre cette maladie et représente un réel espoir de prévention des populations.

Cependant, Médecins Sans Frontières (MSF) tient à exprimer son inquiétude face au désengagement, tant financier qu'en termes d'efforts de santé publique, manifesté par les bailleurs et organismes d'aide internationale. In fine, ce ralentissement pourrait amoindrir les politiques de prévention et de traitement, et menacer la survie de millions de malades.

« Ce vaccin représente effectivement un réel espoir et ouvre de nouvelles perspectives. Nous pensions la recherche vaccinale au point mort suite aux nombreux échecs qu'elle avait essuyé au cours des dernières années. Mais nous demeurons très loin du but, et les efforts en termes de mise sous traitement pour les personnes déjà infectées doivent être poursuivis », précise Suna Balkan, responsable VIH/sida au département médical de MSF.

« A l'heure où se rencontrent les principaux représentants des puissances économiques du monde pour le G20 à Pittsburgh, il ne faudrait pas que la découverte d'un vaccin puisse participer d'un amoindrissement des efforts en terme de lutte contre le VIH/Sida. Concrètement, nous demandons ainsi aux Etats de renouveler leurs promesses de financements faites aux principaux bailleurs, comme le Fonds Mondial. »

Les deux principaux contributeurs financiers dans ce domaine, à savoir le Fonds Mondial et le PEPFAR (President's Emergency Plan for aids Relief), montrent en effet des signes d'infléchissement dans leur politique de lutte contre la maladie. Dans l'aide extérieure des Etats, la part allouée au financement des programmes de prévention et de traitement tend à se réduire au profit d'autres pathologies plus simples à traiter. Aujourd'hui, ce ralentissement compromet en partie l'accès des malades au traitement.

Pourtant, les besoins de financements demeurent importants. Sur les 33 millions d'individus infectés par le virus, 70% des malades ayant besoin d'un traitement anti-rétroviral n'y ont pas accès. La lutte contre le VIH a connu une intensification croissante au cours des dernières années, et il ne faudrait pas que les efforts s'amoindrissent aujourd'hui.


En 2008, MSF a prodigué des soins à plus de 227 000 personnes vivant avec le VIH/Sida et fourni un traitement anti-rétroviral à plus de 130 000 patients à travers le monde.

 

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