La section néerlandaise de MSF expulsée du Darfour

Le gouvernement du Soudan a informé aujourd'hui la section néerlandaise de l'organisation internationale Médecins Sans Frontières (MSF) de son expulsion du Darfour.
© Avril Benoît /MSF

Le gouvernement du Soudan a informé aujourd'hui la section néerlandaise de l'organisation internationale Médecins Sans Frontières (MSF) de son expulsion du Darfour.

Le gouvernement du Soudan a informé aujourd'hui la section néerlandaise de MSF de son expulsion du Darfour.

L'organisation médicale est outrée de cette décision qui prive plus de 200 000 patients de l'accès à des soins médicaux essentiels.

Trois jours plus tôt, le gouvernement avait ordonné à MSF d'évacuer tout son personnel international d'un certain nombre de ses programmes dans l'Ouest et le Sud Darfour le 4 mars au plus tard.

Convoquée à une rencontre avec les autorités peu de temps après l'annonce faite par la Cour pénale internationale concernant la mise en accusation du président Omar el-Béchir, la section néerlandaise de MSF a appris qu'elle devait cesser toutes ses activités au Darfour et préparer son personnel à quitter immédiatement le pays.

Aucune autre explication à cette décision n'a été fournie. La section néerlandaise de MSF apportait des soins médicaux à la population sur trois sites du Sud Darfour, dans les zones de Kalma, Muhajariya et Feina.

Cette expulsion survient au moment où une épidémie de méningite, une maladie souvent mortelle si elle n'est pas traitée, est déclarée dans le camp de Kalma, où vivent plus de 90 000 personnes déplacées.

Autre conséquence de cette décision, environ 70 000 personnes sont laissées sans aucun accès à des soins de santé à Muhajariya, puisque le seul hôpital de la région va devoir fermer. Les cliniques de santé situées à Feina et dans les environs, où MSF soignait en moyenne 3 000 personnes par mois, devront également fermer.

MSF réitère avec fermeté que l'association est totalement indépendante de la Cour pénale internationale, que MSF ne coopère pas avec elle, ni ne lui fournit d'informations. « Il est absurde que nous, organisation indépendante et impartiale, soyons mêlés à un processus politique et judiciaire », déclare Arjan Hehenkamp, directeur des opérations de MSF Hollande. « MSF a travaillé sans relâche pour fournir une assistance médicale aux personnes du Darfour depuis le début de la crise. C'est tout à fait inacceptable que ces personnes soient privées de soins médicaux essentiels. »

Cet ordre de quitter le Darfour a été adressé à la section hollandaise de MSF, pas aux autres sections de MSF qui ont des programmes au Darfour. Mais l'ordre précédent d'évacuer le personnel international concerne également la section française de MSF et a des conséquences sur les activités médicales pour la population dans deux localités de l'ouest Darfour, Zalingei et Niertiti.


 

 

 

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