Côte d’Ivoire – Grave dégradation de la situation dans l’Ouest

MSF demande à toutes les parties au conflit de laisser ses équipes médicales soigner tous les patients
L ‘organisation humanitaire médicale internationale Médecins Sans Frontières s'inquiète de la dégradation de la situation dans l'ouest de la
© Andrea Bussotti / MSF

MSF demande à toutes les parties au conflit de laisser ses équipes médicales soigner tous les patients
L ‘organisation humanitaire médicale internationale Médecins Sans Frontières s'inquiète de la dégradation de la situation dans l'ouest de la Côte d'Ivoire et à la frontière libérienne. Les populations fuient les violences et le personnel médical déserte des structures de santé. Face à l'intensification des affrontements, MSF adapte son intervention et demande à toutes les parties au conflit de laisser ses équipes médicales soigner les patients de quelque bord qu'ils soient.

Dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, une équipe mobile de MSF avait commencé à dispenser des soins de santé primaires dans le nord du district de Duékoué, le personnel médical ayant abandonné les centres de santé. Mais le 3 mars, MSF a dû arrêter ses activités pour des raisons de sécurité. Les habitants de cette zone ont commencé à fuir. De même, les personnes déplacées autour de la ville de Toulepleu, située près de la frontière libérienne et inaccessible pour le moment, prennent la fuite.

« Il est essentiel que les patients puissent accéder aux structures de soins et les équipes médicales de MSF qui respectent strictement les principes d'impartialité et de neutralité doivent pouvoir soigner les patients de quelque bord qu'ils soient, » explique Mego Terzian, responsable des urgences à MSF.

Présente depuis fin décembre dans l'ouest pour apporter une aide médicale aux personnes déplacées, MSF donne des consultations dans la ville de Guiglo et dans un camp de 12 000 personnes déplacées à Duékoué. De plus, MSF a travaillé pendant cinq semaines dans l'hôpital de Duékoué où elle a soigné 63 blessés. L'équipe chirurgicale s'est retirée après le retour du personnel. MSF continue toutefois à y donner des consultations.

Dans l'hôpital de Danané, près de la frontière libérienne, une dizaine de blessés ont été soignés la semaine dernière grâce notamment à l'aide du matériel médical pré-positionné par MSF. Toute cette zone étant privée d'électricité, l'accès à l'eau potable est problématique.

A Abidjan enfin, MSF observe également une inquiétante dégradation de la situation et s'efforce d'apporter un soutien aux structures hospitalières.

« Au Libéria, nous observons depuis le 24 février l'arrivée d'une deuxième vague de réfugiés, explique Helga Ritter, coordinatrice de MSF au Libéria. Les gens ont peur, ne parlent pas de retour et craignent pour ceux qui sont restés du côté ivoirien. »

Dans le district de Nimba, où plus de 70 000 réfugiés sont enregistrés, les équipes de MSF intensifient l'assistance aux populations locales et réfugiées. « Les centres de santé ont besoin d'un soutien en personnel médical et médicaments, » décrit Helga Ritter. Les équipes de MSF effectuent des cliniques mobiles, soutiennent des centres de santé et mettent en place une structure médicale dans le camp de Bahn. « Les réfugiés ont aussi un besoin urgent d'abris et d'eau, » ajoute Helga Ritter.

Principalement à cause des pluies rendant les routes difficilement praticables, le déplacement des réfugiés vers le camp de Bahn prévu pour 15 000 personnes est lent. « Il est important de continuer à porter assistance là où se trouvent les réfugiés et où la population locale est très fragilisée par cet afflux massif de personnes, » insiste Helga Ritter.

 



MSF a ouvert son premier projet en Côte d'Ivoire en 1991. Des équipes MSF ont travaillé jusqu'en 2007 dans l'hôpital de Bouaké, dans la prison de la MACA à Abidjan et dans l'ouest dans les hôpitaux de Danané, Man, Bangolo, Zouan Hounien. Les équipes dispensaient des soins de santé primaires et secondaires ainsi que des soins en pédiatrie et en obstétrique. Durant la crise, MSF avait opéré des blessés, dispensé un traitement contre la malnutrition et mené un programme de prise en charge du HIV et de la tuberculose. MSF est partie en septembre 2007 quand la situation s'était stabilisée.

MSF travaille au Liberia depuis 1990. En juin 2010, MSF a transféré aux autorités locales le dernier de ses projets de soins en milieu hospitalier libérien. MSF poursuit son travail dans la capitale de Monrovia, soutenant le ministère de la Santé et de la Protection sociale en matière de besoins médicaux des personnes victimes de violence sexuelle.

 

Contact presse : Brigitte Breuillac
06 76 22 02 79 
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