L’Etat doit faire face à ses responsabilités
Par ailleurs, le Plan Grand Froid, dispositif additionnel de l’État qui vise à protéger les populations les plus vulnérables en hiver, n’a pas été déclenché une seule fois par la préfecture du Pas-de-Calais en décembre, en dépit de températures déjà très basses. « Et depuis le début du mois de janvier le plan Grand froid n’est déclenché qu’en pointillé. Le résultat ? Des centaines de personnes exilées dorment à la rue, sous la neige ou la pluie, certaines n’ont même plus de tente pour s’abriter. » déplore Feyrouz Lajili.
Vie à la rue, expulsions régulières des lieux de vie informels, accès très limité à l’eau, à l’hygiène et aux soins de santé : à Calais et sur le littoral Nord, les personnes exilées survivent dans une précarité extrême. « Cette politique du non-accueil, qui laisse sciemment les personnes dormir à la rue, ne dissuade personne de venir sur le littoral pour tenter de traverser la Manche. » indique Feyrouz Lajili. « Ces choix sont tout simplement inhumains et indignes. Les autorités françaises doivent prendre leurs responsabilités et fournir des solutions d'hébergement d'urgence adaptées et accessibles aux personnes exilées » conclut Feyrouz Lajili.
L’hiver dernier, un dispositif similaire avait été mis en place par MSF à Calais, en coordination avec les mêmes associations partenaires : Utopia 56, Refugee Women Centre ainsi que le Secours Catholique. Entre le 22 janvier 2024 et le 31 mars 2024, 333 personnes avaient ainsi pu bénéficier d’une nuit de répit au chaud et à l’abri.