La décision a été communiquée à notre personnel, aux autorités sanitaires nationales et autres partenaires. Notre préoccupation est de continuer à fournir le soutien nécessaire à notre personnel, y compris une assistance psychologique. MSF étudie également les moyens de soutenir les familles des victimes assassinées à la maternité. L'organisation explorera aussi les possibilités d’appui aux initiatives locales visant à améliorer l'accès aux soins de santé.
La fin des activités de MSF dans la maternité de Dasht-e-Barchi est une décision nécessaire mais douloureuse, lourde de conséquences pour plus d'un million de personnes qui vivent dans la zone. La plupart d'entre elles sont issues de la communauté Hazara, historiquement marginalisée et pauvre, dont beaucoup de membres ont été déplacés par des décennies de conflit. Avec près de 16 000 accouchements en 2019, la maternité de Dasht-e-Barchi était l'un des plus grands projets de ce type de MSF dans le monde. En forçant la fermeture de l'activité de MSF dans l'hôpital, les assaillants ont également privé les femmes et les bébés d’accès aux soins médicaux essentiels dans un pays où la mortalité maternelle et néo-natale reste élevée.
Depuis 2004, plus de 70 membres du personnel de MSF et patients admis dans les programmes de soins de santé de MSF ont été tués en Afghanistan. Ce bilan inclut le meurtre de cinq employés dans la province de Badghis en 2004 et la destruction de l’hôpital MSF de Kunduz par l'armée de l'air américaine en octobre 2015, qui a fait 42 morts.