Web série "Guérir le pian chez les Pygmées" : récit de mission en vidéo

MSF est allée à la rencontre de pygmées akas vivant dans le nord du Congo Brazzaville pour les traiter contre le pian.
MSF est allée à la rencontre de pygmées akas vivant dans le nord du Congo-Brazzaville, pour les traiter contre le pian. © Benoit Finck/MSF

Avez-vous déjà entendu parler des Pygmées? Ces nomades vivent au cœur de la forêt tropicale dans le nord du Congo-Brazzaville et n'ont que très peu accès aux soins. Nos équipes sont parties traiter les Pygmées atteints par le pian au cœur de la forêt tropicale. Pour cette campagne, les équipes MSF ont été mises à rude épreuve… En pirogue ou à pied, elles ont sillonné pendant deux mois le nord-est du Congo.

Axelle, Andy et Thomas, trois de nos volontaires partis soigner le pian chez les Pygmées au cœur de la forêt tropicale, vous font le récit de cette mission pas tout à fait comme les autres... 

Dès mardi 13 novembre, suivez le récit de cette aventure dans la web série "Guérir le pian chez les Pygmées" sur notre page Facebook.
Si vous n'avez pas de compte Facebook, vous pourrez quand même retrouver tous les épisodes sur cette page au fur et à mesure de leur diffusion.

Vous pouvez également consulter notre dossier spécial pour en savoir plus sur notre mission, sur le pian, et sur la vie des Pygmées dans la forêt congolaise.
 

 

Episode 1 : on y est presque

Après une journée de briefing dans les locaux de MSF à Paris et les derniers coups de fils aux proches, les équipes embarquent pour douze heures de trajet. Partis très tôt de Paris, elles atterrissent à Bangui, capitale de la République centrafricaine, où nos volontaires rencontrent les équipes locales avant de passer avant de passer une dernière soirée de détente afin de faire connaissance.
Le lendemain matin, après avoir voyagé six heures en 4X4, et traversé la  frontière avec le Congo-Brazzaville, ils arrivent (très fatigués) à l’hôpital MSF de Bétou qui sera leur base arrière pendant la campagne. Encore deux jours sur place pour se former sur les questions logistiques et médicales et rencontrer les équipes nationales, puis c’est le moment d’entrer en piste.

 

Episode 2 : sur la route

Suite des aventures de nos 3 volontaires en mission contre le pian! L'accès aux populations pygmées du nord du Congo-Brazza est loin d'être une promenade de santé... Pendant plus d’une semaine l’équipe est en totale autonomie et ne communique avec la base de Bétou que par radio. Dans la forêt tropicale, les auberges se font rares ! Tous les soirs, il faut trouver un nouvel endroit où passer la nuit. Cette fois-ci, bonne surprise pour Andy, le logisticien, qui a trouvé une maison abandonnée. La plupart du temps, l’équipe doit monter le campement, trouver un point d’eau et fabriquer une douche de fortune. Le tout sous une pluie diluvienne... Question repas, l’exotisme est au rendez-vous ! Les voitures étant déjà bien chargées, l’équipe n’a pour provisions que quelques sacs de riz, boites de conserves et nouilles précuites. Pour le reste, on consomme « local », selon ce que l’on trouve sur place ! Viande boucanée, serpent, singe, crocodile et manioc au menu !


 

Episode 3 : jusqu'à 500 patients jour

Nos volontaires continuent de mener des consultations pour détecter les personnes atteintes par le pian et les traiter grâce à un tout nouveau traitement, qui ne nécessite qu'une dose. C'est une première mondiale!
En parallèle de la campagne de traitement, les médecins de chaque équipe mènent une étude épidémiologique. Celle-ci doit permettre de définir le niveau de prévalence du pian dans les différentes zones, c’est-à-dire le nombre de cas actifs confirmés sur le nombre total d’enfants de moins de 15 ans dépistés grâce à des symptômes cliniques. Ce taux est en moyenne de 2,9 % chez les 6 200 enfants dépistés et s’élève à plus de 10 % dans les zones les plus reculées.


 

Episode 4 : Question de limites

Alors que la journée commence plutôt bien - c'est l'anniversaire de Thomas! - nos volontaires sont bientôt confrontés à un problème majeur : dans ces zones reculées au coeur de la forêt tropicale, l'accès aux soins médicaux est particulièrement difficile... Frustrés, nos MSF font pourtant de leur mieux pour soigner tous leurs patients.
En témoigne l’exemple de ce patient victime d’une blessure au genou. L’équipe est bien consciente que dans ce type de village très isolé, il est difficile de prodiguer les meilleurs soins possibles à ce type de patients… Avant de reprendre la route, Thomas passe un long moment avec la famille du patient et le chef du village pour s’assurer que le traitement sera pris avec assiduité.
Quelques jours plus tard, l’équipe tombe sur un enfant gravement atteint par le paludisme. Cette fois, ils pourront le prendre complètement en charge et l’amener à l’hôpital MSF de Bétou.


 

Episode 5 : sur fond de cérémonie

L’équipe va enfin avoir un aperçu de la culture des Pygmées Akas. Ils arrivent en plein milieu d’une cérémonie funéraire. Très bien accueillie, l’équipe est néanmoins très embarrassée d’interrompre le rituel mais va devoir malgré tout mener à bien la campagne… en musique !
Les Pygmées sont très difficiles à atteindre. MSF a donc choisi la saison des pluies pour lancer cette campagne d’éradication car c’est la seule période de l’année où la population autochtone se sédentarise plus ou moins. Malgré les annonces faites la veille du passage de l’équipe par un « sensibilisateur », les Pygmées ont un mode de vie qui les pousse à être dispersés, notamment pour aller chasser.  Il faut donc se lever aux aurores afin de les traiter avant qu’ils ne vaquent à leurs occupations quotidiennes.
L’équipe arrive dans un village au cours d’une cérémonie funéraire. Même si cela peut paraître gênant, cela s’avère être une stratégie payante car plusieurs villages se réunissent pendant trois jours pour rendre hommage au défunt.

 

Episode 6 : on fait le bilan

Dernier épisode de notre série de récits de mission! L'heure est aux bilans et aux perspectives pour Axelle l'infirmière, Andy le logisticien et Thomas le médecin…
La campagne s’est déroulée en deux phases. Vous l’avez suivie pendant la première, en septembre, à travers l’équipe de nos trois expatriés. Pendant la seconde phase de la campagne, en octobre, les équipes sont retournées sur les sites où il y avait le plus de cas afin d’observer l’efficacité du traitement et de soigner toutes les personnes qui ne l’auraient pas été lors du premier tour.
En plus d'avoir traité 17 500 personnes contre le pian, les équipes ont réalisé plus de 1200 consultations pour traiter des pathologies comme le paludisme, les diarrhées, les parasites et ont vacciné près de 4 000 enfants contre la rougeole.


 

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