Soudan - Arrestation inacceptable de deux volontaires de MSF

En début de semaine, deux volontaires de la section hollandaise de Médecins Sans Frontières ont été arrêtés par les autorités soudanaises.

 

Paul Foreman est chef de mission et Vincent Hoedt coordinateur des activités au Darfourcoordinateur des activités au Darfour. Paul Foreman est accusé de "crimes contre l'Etat", et MSF de "publication de faux rapports, attaques contre la société soudanaise et espionnage". Paul Foreman a finalement été libéré sous caution lundi soir, mais n'a pas été autorisé à quitter le pays. Les charges pesant contre Vincent Hoedt, arrêté mardi matin à Nyala et conduit à Karthoum, ne sont pas encore connues.

Nous sommes scandalisés par ces arrestations et rejetons en bloc les accusations portées contre nos deux volontaires et l'association.

Arrêtés pour avoir parlé de la violence sexuelle au Darfour

Ces accusations portent sur le rapport "La violence sexuelle au Darfour" publié le 8 mars dernier par la section hollandaise de Médecins Sans Frontières, confrontée à des centaines de femmes et jeunes filles demandant des soins après avoir subi un viol ou des violences sexuelles.

Nous tenons à défendre notre droit à nous exprimer publiquement sur la situation au Darfour et considérons ces accusations sans fondement comme une intimidation du gouvernement du Soudan contre les humanitaires.

« En tant qu'organisation humanitaire, nous pensons qu'il est impossible de rester silencieux quand nous sommes témoins de ces abus, où qu'ils se produisent », remarque Geoff Prescott, le directeur général de la section hollandaise de MSF. «Tous ceux qui se sont penchés sur la situation, et cela concerne également le gouvernement soudanais, ont conclu que le viol constitue un problème au Darfour.»

La pression judiciaire, nouvelle arme pour faire taire les ONG

« Le procès semble devenir la nouvelle arme des gouvernements pour essayer de faire taire les témoins de leurs crimes. Après le gouvernement hollandais demandant à MSF devant la justice de payer une rançon pour Arjan Erkel, c'est maintenant le gouvernement soudanais qui nous poursuit », ajoute le Dr Jean-Hervé Bradol, président de la section française de MSF.

 

 

 

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