Soudan : après la reprise des combats, faire face aux afflux de déplacés

Une clinique mobile MSF dans un camp de déplacés de Wad Madani. Soudan. 2023.
Une clinique mobile MSF dans un camp de déplacés de Wad Madani. Soudan. 2023.

Les équipes MSF qui travaillent à Wad Madani, une ville située à environ 150 kilomètres au sud de Khartoum, ont constaté une augmentation inquiétante du nombre de personnes en provenance de la capitale soudanaise.

La fin du dernier cessez-le-feu en date a entraîné la reprise des violents combats qui touchent Khartoum depuis plusieurs mois. Jusque-là, près de 5 000 personnes avaient trouvé refuge dans des camps à proximité de Wad Madani et ce chiffre ne cesse d’augmenter. La semaine dernière, sur l’un des sites où les équipes MSF travaillent, le nombre de personnes déplacées est passé de 300 à 2 800.

« De nombreuses personnes déplacées arrivant à Wad Madani depuis la capitale ont perdu non seulement tous leurs biens et leurs moyens de subsistance, mais aussi des membres de leur famille lors des combats à Khartoum », explique Anja Wolz, coordinatrice médicale MSF.

Depuis le début du mois de mai, les équipes de MSF, avec le soutien du personnel du ministère de la Santé, gèrent des cliniques mobiles dans plusieurs des principaux endroits où les personnes déplacées se sont rassemblées à Wad Madani. Elles ont ainsi reçu plus de 1 600 patients en consultation, dont la plupart souffrent d'infections des voies respiratoires, souvent associées à de mauvaises conditions de vie.

Distribution de kits d'hygiène par les équipes MSF dans un camp de déplacés de Wad Madani. Soudan. 2023.
 © MSF
Distribution de kits d'hygiène par les équipes MSF dans un camp de déplacés de Wad Madani. Soudan. 2023. © MSF

Les équipes MSF prennent également en charge le paludisme, la gale, les maladies chroniques comme le diabète, l'hypertension et l'asthme, les lésions cutanées causées par les allergies et assurent des vaccinations. Une sage-femme fournit également des soins aux femmes enceintes et un soutien psychologique est également disponible. Au cours des dernières semaines, MSF a pu apporter des fournitures indispensables à Wad Madani, pour soutenir ces activités.

« Le laboratoire n'est pas entièrement équipé, mais nous continuons à fonctionner avec ce qui est disponible, explique Ahmed Omer Aljack, médecin MSF. Nous avons un bon approvisionnement en médicaments et en tests médicaux rapides, notamment pour le paludisme. Nous collaborons avec le ministère de la Santé pour transférer les cas urgents à l'hôpital, tout en assurant un suivi médicaI. »

MSF est également préoccupée par les conditions d’accès à l’eau et à l'assainissement dans les camps de déplacés, en particulier à l'approche de la saison des pluies. « L'objectif de nos équipes à Wad Madani est aussi de prévenir une épidémie de maladies d'origine hydrique comme le choléra, qui pourrait facilement conduire à une véritable catastrophe dans la situation actuelle. Les équipes de MSF travaillent dur pour améliorer les conditions d'hygiène dans les camps et assurer l'accès à l'eau potable », conclut Anja Wolz.

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