Soins aux migrants : inquiétude après l’opération policière dans le camp de Patras

MSF travaille dans le camp de Patras depuis mai 2008
MSF travaille dans le camp de Patras depuis mai 2008 © MSF

Médecins Sans Frontières est très préoccupée par la situation des migrants, réfugiés et demandeurs d'asile après une opération de police menée le 12 juillet dans le camp de Patras en Grèce.MSF demande aux autorités de garantir des conditions de vie humaines et une assistance médicale à cette population.

Médecins Sans Frontières est très préoccupée par la situation des migrants, réfugiés et demandeurs d'asile après une opération de police menée le 12 juillet dans le camp de Patras en Grèce.
MSF demande aux autorités de garantir des conditions de vie humaines et une assistance médicale à cette population.

Suite à l'intervention de la police dans le camp de Patras et l'incendie qui a suivi, MSF exprime son inquiétude concernant le sort des migrants, des demandeurs d'asile désormais sans-abri et des personnes qui ont été arrêtées. L'organisation exhorte les autorités à assurer des conditions de vie humaines et l' assistance médicale à cette population.

MSF travaille dans le camp de réfugiés depuis mai 2008. L'organisation y apporte des soins de santé primaire ainsi qu'un soutien psychologique aux personnes vivant dans le camp.

« Beaucoup de personnes aujourd'hui sans-abri et bon nombre des individus arrêtés ont été nos patients pendant longtemps.

Nous sommes très inquiets pour leur état de santé et demandons des garanties aux autorités pour qu'elles soient traitées avec dignité et qu'elles reçoivent une assistance médicale et psychologique si besoin », explique Micky Van Greven, chef de mission du projet MSF en Grèce pour les migrants.

« Très tôt dans la matinée, nous avons été informés de l'intervention de la police dans le camp et nous nous sommes immédiatement rendus sur place. Les bulldozers venaient d'arriver et ont commencé à démolir les installations du camp.

Au bout d'un moment, le feu s'est déclaré. Plusieurs personnes sans-papiers ont été arrêtées tandis que de nombreuses autres ont fui. Nous ne savons toujours pas où elles sont et ce qui leur est arrivé, explique Christos Papaioannou, responsable terrain de MSF à Patras.

« La plupart d'entre elles ont été forcées de quitter leur pays à cause de la guerre ou de la pauvreté. Leur avenir est incertain et elles risquent d'être placées en détention pour une période indéterminée. Cette situation pourrait nuire à leur état de santé physique et psychologique. »

MSF appelle les autorités à prendre leurs responsabilités en assurant des conditions de vie humaines aux individus placés en centre de rétention et en portant une attention spécifique aux groupes vulnérables tels que les mineurs, les patients souffrant de maladies chroniques et les personnes nécessitant des soins médicaux particuliers. La majorité des personnes qui vivaient dans ce camp sont originaires d'Afghanistan et ont fui la guerre.

Les autorités doivent continuer à appliquer les conventions internationales et européennes relatives à ce sujet ainsi que la directive européenne de janvier 2003 sur les standards minimaux retenus envers les demandeurs d'asile  en matière de santé de logement et d'éducation.

L'opération de police de cette semaine n'est qu'un épisode supplémentaire dans la lutte contre les réfugiés et les demandeurs d'asile à Patras et dans d'autres régions du pays.


Depuis mai 2008, l'organisation a donné plus de 8 500 consultations. La plupart des patients ont été soignés contre des infections respiratoires et des maladies cutanées. Plus de 350 cas ont également été référés aux hôpitaux locaux.
Au cours de cette période, plus de 400 réfugiés ont reçu un soutien psychosocial individuel tandis que plus de 450 séances en groupe ont été organisées, notamment des séances de sensibilisation à la santé. Enfin, des sacs de couchage et des kits d'hygiène ont été distribués aux réfugiés et aux migrants vivant à l'intérieur et à l'extérieur du camp de Patras.

MSF reste attentive à la situation dans le camp de Patras et continuera à répondre aux besoins des migrants, des demandeurs d'asile et des réfugiés dans ce pays.

 

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