RDC/Nord Kivu – Aider les personnes déplacées à Nyanzale

Camp de déplacés à Nyanzale.
Camp de déplacés à Nyanzale. © Miljena Dukanovic/MSF

Les déplacements de populations se sont nettement amplifiés dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). Et dans les camps de personnes déplacées, les conditions de vie sont très précaires .

Les déplacements de populations se sont nettement amplifiés dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). Et dans les camps de personnes déplacées, les conditions de vie sont très précaires .

Dans la province du Nord Kivu, les mouvements de populations sont incessants tout autour de Nyanzale et jusqu’au Parc national des Virunga.

L’équipe MSF qui est basée dans cette bourgade à flanc de montagne a vu, ces derniers mois, des arrivées massives de personnes déplacées dans la région.

A Nyanzale, aussi bien que dans les villages environnants où l'équipe MSF donne des consultations médicales, des milliers de personnes, démunies, se sont regroupées dans des camps.

Quand elles ont fui les violences, ces familles n’ont pu emporter que très peu de choses. Elles sont parties sur les routes avec quelques affaires enveloppées dans des ballots, parfois des matelas et quelques réserves de nourriture si elles n’avaient pas été victimes de pillages.




Distribution de biens de première nécessité
. Pour leur venir en aide, l’équipe de Nyanzale va leur distribuer, dans les prochains jours, des couvertures, des bâches en plastique pour se construire un abri, des moustiquaires, des bidons d’eau, des ustensiles de cuisine et aussi du savon.

Selon nos estimations, il y aurait 25 000 familles, soit 100 000 personnes déplacées entre Nyanzale et Bambu, un gros village situé à plus de deux heures de route, mais à seulement 50 kilomètres.

Plus à l’est, près du parc national des Virunga, le nombre de personnes déplacées a triplé en l’espace de trois semaines pour atteindre, fin mai, entre 50 000 et 60 000 personnes réparties dans plusieurs camps sur les villages de Tongo, Kabizo, Rusekera et Butare.

Le regroupement dans des camps. Ces mouvements de populations avaient commencé en 1996, puis ils ont repris par intermittence lorsque des combats ont opposé des groupes rebelles aux forces armées congolaises. Mais c’est fin 2006 seulement que les personnes déplacées se sont regroupées sur des camps. Car jusque là, elles étaient hébergées dans des familles d’accueil.

Et aujourd’hui, les affrontements entre groupes rebelles, conjugués à la fragmentation de ces groupes armés, amplifie ces mouvements de populations. Souvent d’ailleurs, ces mouvements convergent vers les sites où les casques bleus de la Monuc (Mission des Nations Unies en RDC) ont monté des bases, comme à Tongo ou Bambu. Les personnes déplacées ont l’impression qu’elles y seront plus en sécurité.

Certes au fil des mois et de leurs multiples déplacements, ces personnes ont appris à s’organiser, à creuser des latrines notamment dans les sites où elles s’installent. Mais leurs conditions de vie restent très précaires. Aussi l’équipe MSF va-t-elle évaluer leurs besoins en eau et en structures d’assainissement, en biens de première nécessité et en nourriture.

Déjà sur le plan médical, l’équipe a commencé, à la mi-mai, la campagne de rattrapage pour la vaccination contre la rougeole, une épidémie sévissant toujours dans la région, et dépiste la malnutrition chez les enfants. Car l’autre volet de l’activité de l’équipe MSF à Nyanzale et aux alentours reste le traitement de la malnutrition en ambulatoire et, pour les cas graves, dans le centre nutritionnel thérapeutique, ainsi que la prise en charge des victimes de violences sexuelles.

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