RDC : évacuation et redéploiement de plusieurs équipes

La reprise des hostilités à grande échelle a provoqué des mouvements massifs de populations.
La reprise des hostilités à grande échelle a provoqué des mouvements massifs de populations. © Marcus Bleasdale

Escalade du conflit au Nord Kivu. MSF a dû évacuer ses équipes de Nyanzale, Kabizo et Rusthuru, pour des raisons de sécurité. Des milliers de déplacés ont quitté les camps où ils étaient regroupés et pris la fuite vers le nord.
Lire notre dossier spécial Urgence au Nord-Kivu

Escalade du conflit au Nord Kivu. MSF a dû évacuer ses équipes de Nyanzale, Kabizo et Rusthuru, pour des raisons de sécurité. Des milliers de déplacés ont quitté les camps où ils étaient regroupés et pris la fuite vers le nord.

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MSF a évacué des équipes du Nord Kivu, entre le 30 août et le 8 septembre, pour des raisons de sécurité.A la suite des violents combats qui ont éclaté le 28 août dans cette province de l'est de la République démocratique du Congo (RDC), MSF a dû procéder à l'évacuation totale de ses équipes à Nyanzale et Kabizo et à l'évacuation partielle de son équipe travaillant dans l'hôpital de Rutshuru.
Reste une équipe chirurgicale à Rutshuru qui prend en charge les blessés et les urgences.

Combats à l'arme lourde. Si la situation s'était relativement apaisée après l'accord de cessez-le-feu conclu à Goma le 23 janvier dernier, nous assistons aujourd'hui à une escalade du conflit entre les forces armées congolaises (FARDC), les troupes dissidentes du général déchu Laurent Nkunda et d'autres groupes rebelles armés.

Il ne s'agit plus d'escarmouches, mais de combats à l'arme lourde dans plusieurs zones du Nord Kivu. Les FARDC envoient des troupes en renfort pour mettre un terme à cet état de guerre.

Déjà confrontées en permanence à la violence, les populations se retrouvent maintenant prises en étau. Or ce conflit ne suscite pas l'attention qu'il mériterait. Alors que les Nations Unies ont déployé au Nord Kivu une force de maintien de la paix, la plus importante dans le monde actuellement, la Monuc (Mission de l'ONU en RDC) avec ses 14 000 casques bleus est dans l'incapacité d'imposer la paix.

Mouvements massifs de population. La situation humanitaire est par ailleurs très préoccupante. La reprise des hostilités à grande échelle a provoqué des mouvements massifs de populations, en particulier de personnes déjà déplacées qui vivaient dans des camps. Toutes celles installées dans les villages de Katsiro, Kasoko et Nyanzale ont pris la fuite vers le nord. En l'espace de trois jours, les 250 000 personnes déplacées qui vivaient dans les camps situés sur l'axe Katsiro-Butare (moins de 100 km) sont parties, de même que les habitants des villages de cette zone.


Evaluations. Face à cette insécurité, les autres ONG travaillant autour de Rutshuru et Nyanzale ont elles aussi évacué leur personnel. Les populations déplacées qui sont encore dans les camps ne bénéficient plus de leur aide. Pour ce qui est des populations qui ont fui vers le nord (Kayna et Kanyabayonga), nous ne disposons pas encore d'informations. Aussi avons-nous redéployé nos équipes qui ont été évacuées. L'une d'elles va évaluer les mouvements des populations déplacées et apporter un soutien au centre de santé de Kanyabayonga et à l'hôpital de Kayna. Une autre équipe va établir une base logistique à Butembo. Et quand la situation le permettra, les équipes retourneront à Nyanzale, Kabizo et Rutshuru.

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