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Libye - Chirurgie de guerre à Misrata

Dans l'hôpital d'Abbad à Misrata MSF a commencé fin avril à faire de la chirurgie orthopédique et de traumatologie  Libye mai 2011
Dans l'hôpital d'Abbad à Misrata, MSF a commencé fin avril à faire de la chirurgie orthopédique et de traumatologie - Libye, mai 2011 © MSF

A Misrata, où la ligne de front a reculé en dehors de la ville, les bombardements et les violents combats continuent à faire de nombreux blessés. MSF fournit des soins chirurgicaux et médicaux au centre ville et soutient des postes de santé près du front.

Un semblant de vie reprend à Misrata, la poche rebelle de l'ouest de la Libye. Depuis que les forces insurgées ont repris le contrôle de la ville, des bateaux assurent une liaison presque régulière avec Benghazi, la "capitale" de l'insurrection à l'est, et des magasins ont rouvert leurs portes.

Après près de trois mois de siège, les combats ne se déroulent plus dans le centre de Misrata et la ligne de front a reculé en dehors de la ville. Mais si la situation a évolué dans Misrata depuis que la première équipe MSF est arrivée le 18 avril, les bombardements continuent tout près, avec leur cortège de blessés. Les combats qui ont eu lieu à l'ouest de la ville, le 10 juin, ont été violents, faisant 150 blessés, dont 51 grièvement.

Le jour de cette offensive, l'équipe chirurgicale MSF a pris en charge à l'hôpital Kasr Ahmed 33 blessés venant de Dafnya, la ligne de front à l'ouest. Les autres blessés ont été soignés dans l'hôpital Al Hikma, le centre de traumatologie de la ville ainsi qu'à l'hopital Abbad. Durant les presque trois mois de siège, les destructions ont été massives, la pharmacie centrale a été réduite à un tas de gravats. Mais la ville dispose toujours d'infrastructures médicales. Les besoins médicaux sont aussi ailleurs et très spécifiques : un système de références par ambulances peu organisé et des blessés souvent transférés à l'hôpital dans un véhicule ordinaire, sans assistance médicale appropriée.

Face à cela, MSF a commencé à travailler avec les équipes médicales libyennes dans les postes médicaux avancés, installés à proximité des lignes de front pour pouvoir stabiliser les blessés avant de les transférer dans un hôpital. Concrètement cela consiste à améliorer les équipements médicaux des postes avancés, à former le personnel à la stabilisation des blessés, mais aussi à équiper les ambulances et les postes en matériel de communication par radio.

Le 10 juin dernier, 26 blessés de guerre stabilisés au poste avancé de Dafnya ont été transférés directement à l'hôpital Kasr Ahmed. L'équipe MSF les a pris en charge et pratiqué la chirurgie de guerre, comme sur d'autres terrains de conflit, à cette réserve près qu'à Misrata, l'équipe MSF avait au préalable assuré des formations sur ce type particulier de chirurgie.

« J'ai donné des cours sur la chirurgie de guerre parce que le personnel sur place avait peu d'expérience dans ce domaine », indique David Nott. Muni d'une clé USB contenant une foule d'informations et de vidéos, ce chirurgien MSF a pu expliquer la prise en charge initiale de la traumatologie ainsi que l'organisation de la prise en charge chirurgicale à une quarantaine de personnes de l'hôpital Kasr Ahmed - chirurgiens, médecins, anesthésistes et étudiants en médecine - durant la pause de midi. Et ce, pendant trois semaines, la durée de sa mission.

Outre la chirurgie de guerre, MSF fait de la chirurgie de reprise ou des greffes de peau sur des patients soignés dans l'urgence, durant le siège. C'est le cas surtout à l'hôpital Abbad, autre structure où travaille MSF. Quant à l'hôpital Kasr Ahmed, MSF y assure les urgences chirurgicales. L'augmentation de la capacité d'accueil de cette structure est un des principaux défis car un grand nombre d'habitants de la ville sont réfugiés dans ce quartier moins exposé aux combats.

Pour mener ces activités, MSF est confrontée à plusieurs difficultés. D'abord l'approvisionnement se fait par la mer, l'unique voie d'accès à l'extérieur. Les routes étant traversées par les lignes de front restent inaccessibles. La relève des équipes tout comme l'acheminement du matériel médical et logistique se fait donc par bateau, au départ de Malte, et la traversée dure près de 36 heures.

Autre problème, le manque de personnel infirmier. « La plupart des infirmiers, hygiénistes et autres personnels étaient des ressortissants étrangers, originaire des Philippines, du Pakistan, de l'Egypte... qui ont fui le pays au début de la guerre », explique Fouad Ismael, chef de mission MSF à Misrata. Des étudiants en médecine se sont portés volontaires comme infirmiers. Seulement ils ont besoin d'une formation de base sur l'ensemble des soins infirmiers (notamment la prise et la surveillance des signes vitaux) à laquelle s'est consacrée MSF.

Le siège de Misrata et les bombardements incessants ont eu par ailleurs un effet moins prévisible, ils ont suscité un grand élan de solidarité de la population. « Un jour, nous devions décharger tout le fret du bateau et des volontaires sont venus pour s'en occuper, raconte Fouad Ismael. Ils nous ont trouvé des containers et ont fait tout ce qu'il fallait très vite. Car ils voulaient tous participer à l'effort humanitaire. »

 

Vidéo Interviews vidéo de Fouad Ismael, chef de mission MSF de retour de Misrata

 

Fouad, de retour de Libye - Partie 1

 

Fouad, de retour de Libye - Partie 2

 

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