Les opérations militaires paralysent nos activités dans la bande de Gaza
Ces derniers mois ont vu l'intensification des incursions de l'armée
israélienne dans la bande de Gaza. "Jours de pénitence", opération
déclenchée le 28 septembre et toujours en cours à ce jour, cible le
nord de la bande de Gaza. Marie-Hélène Jouve, responsable adjointe des
programmes de Médecins Sans Frontières dans les Territoires
palestiniens, explique les conséquences du bouclage de la zone sur les
activités de nos équipes.
Notre équipe comprend trois psychologues, un médecin, un travailleur social, trois chauffeurs et trois traducteurs, encadrés par une responsable de terrain. L'équipe est basée dans la ville de Gaza, mais peut intervenir, selon les besoins, dans toute la bande de Gaza, qui ne s'étale que sur une quarantaine de kilomètres.
![]() |
|
![]() |
Rafah, sud de la bande de Gaza, mars 2004
Au cours des derniers mois, le rythme des incursions de l'armée
israélienne s'est intensifié. Lors de ces opérations militaires,
l'accès à nos patients et aux personnes affectées par le conflit est
difficile, voire impossible.
© Philippe Conti |
![]() |
Malgré tout, nous constatons que les transferts en ambulance de patients des hôpitaux de Jabalya vers l'hôpital de référence de Gaza, même s'ils prennent du temps, peuvent encore se faire.
Là, nous avons demandé à de nombreuses reprises une "coordination" pour accéder aux familles que nos équipes suivaient dans le nord de la bande de Gaza et pour évaluer la situation. Nous avons également demandé des "coordinations" pour accéder aux familles que le positionnement des chars et le déploiement des soldats israéliens a isolées. Pour l'instant, nous n'avons essuyé que des refus. En attendant que la situation se débloque, nous maintenons un contact téléphonique avec les familles que nous assistions.
Par ailleurs, le Gaza Mental Health Center, structure palestinienne avec laquelle nous avons l'habitude de collaborer, dispose de lieux à Beit Lahiya et nous a demandé d'aller y faire des débriefings psychologiques* d'urgence.
![]() |
|
![]() |
Rafah, sud de la bande de Gaza, mars 2004
Notre action consiste à réduire les effets psychologiques (stress,
peur, angoisse) sur la population (enfants, adolescents et adultes) la
plus gravement affectée par la violence.
© Philippe Conti |
![]() |
Par ailleurs, les membres palestiniens de notre équipe sont particulièrement affectés. La plupart habitent dans la partie nord de la bande de Gaza et sont donc touchés de plein fouet, directement ou non, par les opérations militaires en cours. Samedi 2 octobre, une des personnes de notre équipe était chez elle à Beit Hanoun avec ses enfants lorsqu'un char de l'armée israélienne a éventré sa maison, lui donnant une heure pour quitter les lieux. C'est le seul cas, pendant cette dernière incursion, où l'armée israélienne nous a accordé une "coordination", pour aller la chercher et la sortir de là.