Italie - L'accès aux soins des migrants sans-papiers menacé

Chaque année des milliers de migrants sont employés comme travailleurs saisonniers dans le sud de l'Italie.
Chaque année, des milliers de migrants sont employés comme travailleurs saisonniers dans le sud de l'Italie. © Lorenzo Maccotta

Le 3 février, le Sénat italien devrait se prononcer sur une loi qui entend abolir les principes existants de protection de l'anonymat des sans-papiers qui doivent se faire soigner.

Le 3 février, le Sénat italien devrait se prononcer sur une loi qui entend abolir les principes existants de protection de l'anonymat des sans-papiers qui doivent se faire soigner.

Médecins Sans Frontières, en collaboration avec trois associations médicales et juridiques italiennes, a demandé au Sénat de voter contre ce projet de loi.

S'il était adopté, le personnel soignant serait, en effet, autorisé à dénoncer les sans-papiers aux autorités, ce qui risque d'avoir de graves répercussions sur l'accès aux soins de cette catégorie d'immigrés.

MSF a également appelé la société civile et le personnel médical italiens à demander au Sénat de rejeter la proposition de loi.

Un sit-in sera organisé devant le Parlement italien, le 2 février, à la veille du vote des sénateurs.

Accès universel aux soins de santé.

« Le risque de se faire dénoncer alors qu'on cherche à se faire soigner risque de susciter des craintes au sein de la population des sans-papiers, et de les dissuader de se faire examiner »,  explique Antonio Virgilio, chef de mission MSF en Italie.

 

«Une telle situation serait contraire au principe de l'accès universel aux soins de santé, un droit de l'homme reconnu à l'échelon international inscrit dans la Constitution italienne.

Plus grave, en hésitant à se faire soigner dès les premiers symptômes, les sans-papiers risquent de voir leur état de santé - voire celui de la population générale - s'aggraver.

Les services d'urgence seraient rapidement débordés et le coût des soins médicaux augmenterait. »

Sit-in devant le parlement. La législation italienne interdit actuellement au personnel soignant de communiquer aux autorités des données sur les sans-papiers, sauf dans le cas où il y a vraisemblablement eu crime - ainsi, quand un patient arrive à l'hôpital avec des blessures par balle, le personnel soignant est tenu d'en avertir les autorités, quelle que soit la situation juridique du patient dans le pays (migrant sans-papier, immigré légal ou citoyen italien).

Médecins Sans Frontières, en collaboration avec trois associations médicales et juridiques italiennes, a demandé au Sénat de voter contre ce projet de loi. S'il était adopté, le personnel soignant serait, en effet, autorisé à dénoncer les sans-papiers aux autorités, ce qui risque d'avoir de graves répercussions sur l'accès aux soins de cette catégorie d'immigrés.

 

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