Irak : Omar, blessé de guerre à 13 ans

Irak : Omar blessé de guerre à 13 ans
Irak : Omar blessé de guerre à 13 ans © Jared Koher

Il y a 10 ans, l’invasion de l’Irak par l’armée américaine marquait le début d’un conflit dont les conséquences sont encore dramatiques aujourd’hui pour les populations civiles, et les enfants en particulier. Omar est l’un deux.

Cet après-midi du 15 février 2011, le ciel était clair et le vent juste assez fort. Un temps idéal pour faire voler son cerf-volant. Omar, jeune garçon de 13 ans, n’imaginait pas alors qu’un vent de violence ferait ce jour-là basculer sa vie. Il jouait dehors avec ses camarades du quartier quand une explosion a soudain sectionné les lignes électriques qui lui ont alors déchiré le corps : ses deux bras étaient perdus.

Rapidement transféré à l’hôpital le plus proche, Omar a passé trois jours inconscient, mais vivant. « J’ai prié pour que mon fils vive le plus longtemps possible, entouré de ses frères et sœurs, même sans ses bras ! J’étais plus inquiet de le voir perdre la vie que perdre ses deux bras… » raconte Qassem, son père. Omar a depuis subi neuf interventions chirurgicales en Irak, mais selon son père, toutes n’ont pas été une réussite. « Un médecin irakien qui fait partie du réseau MSF en Irak a revu tous les dossiers médicaux d’Omar, et il nous a conseillé de le faire soigner à Amman, explique Qassem. Trois semaines plus tard, le cas d’Omar était validé par le comité médical MSF en Jordanie ».

Le 22 mars 2012, un an après avoir été blessé, Omar a entamé la longue route de son traitement aux côtés de son père à Amman. Il y a subi trois interventions au total, ce qui ne représente que la première étape de son traitement. « Mes frères et sœurs me manquent », avoue Omar en jouant habilement au jeu vidéo avec ses pieds. Omar est un battant. Il nage, il joue au football. Mais les blessures émotionnelles seront longues à cicatriser, d’autant qu’il a perdu sa mère dans une autre explosion meurtrière.

Heureusement, il y a une grande connivence entre Omar et son père. Qassem fait aussi office de mère, de meilleur ami, d’infirmier, de jour comme de nuit, et reste son plus grand soutien dans la vie : « Même s’ils l’aiment énormément, ses frères et sœurs ressentent le poids de son handicap quand il leur demande de l’aide pour simplement boire un verre d’eau ou manger une pomme. Il suffit qu’Omar s’en aperçoive pour qu’ensuite il refuse de nous adresser la parole pendant plusieurs semaines… Mon rêve le plus cher pour Omar serait qu’il puisse avoir des bras électroniques et vivre normalement. » Un rêve qui devrait pouvoir devenir réalité.

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