Haïti - Des sinistrés toujours sans assistance

Mamont au sud est des Gonaïves où plusieurs villages ont été partiellement submergés suite aux tempêtes tropicales.
Mamont, au sud-est des Gonaïves, où plusieurs villages ont été partiellement submergés suite aux tempêtes tropicales. © MSF

Les habitants de villages complètement submergés n'ont reçu aucune aide depuis un mois. Aux Gonaïves, l'aide est insuffisante et des personnes sinistrées qui avaient trouvé refuge dans des écoles ou des églises sont maintenant mises à la porte, sans solution de secours.

Les habitants de villages complètement submergés n'ont reçu aucune aide depuis un mois. Aux Gonaïves, l'aide est insuffisante et des personnes sinistrées qui avaient trouvé refuge dans des écoles ou des églises sont maintenant mises à la porte, sans solution de secours.

Ils sont restés sans aucune aide pendant quatre semaines, ayant à peine de quoi manger, sans eau potable ni soins médicaux.

Le mardi 30 septembre, une équipe MSF a enfin réussi à atteindre Mamont, un regroupement de villages au sud-est des Gonaïves, dans la région de l'Artibonite.

L'équipe y a trouvé 2 400 personnes, isolées en raison des routes inondées. Des villages étaient encore partiellement submergés par les eaux d'un lac qui avait récemment été formé par les tempêtes tropicales.

La population initiale de cette zone est de 17 000 habitants mais le nombre de personnes qui ont pu se déplacer est inconnu.

Tout en débutant  une intervention immédiatement, MSF fait appel à d'autres organisations pour déployer de l'aide le plus rapidement possible.

Aide insuffisante. Dans la région des Gonaïves, les mesures concrètes pour les victimes des cyclones tardent à se mettre en place: l'accès à l'eau potable, l'assainissement et la distribution du matériel de première nécessité manquent toujours.

 

 

Les équipes MSF, collaboration avec d'autres organisations, distribuent par camion 350 m3 d'eau potable par jour dans les communautés. L'objectif est de pouvoir distribuer 1000 m3 par jour. Alors que les conditions restent très précaires, des personnes sont expulsées des abris provisoires qu'elles avaient pu trouver.

Expulsés et sans abris. Depuis plusieurs jours les autorités poussent à l'évacuation des écoles avant la rentrée scolaire prévue le 6 octobre. La situation est la même dans les églises où les fidèles, qui souhaitent nettoyer les lieux et reprendre leurs activités, poussent ceux qui s'y étaient réfugiés à partir. Nombreuses sont les familles qui n'auront d'autre choix que de dormir dans la rue une fois expulsées.

Depuis le 12 septembre, nos équipes ont effectué plus de 1150 consultations grâce à des cliniques mobiles.

Nos équipes médicales itinérantes continuent de sillonner la ville en voiture et ses environs en hélicoptère pour ceux qui se trouvent dans des abris provisoires aux Gonaïves ou dans les villages isolés des environs. Depuis le 12 septembre, nos équipes ont pu effectuer plus de 1 150 consultations par le biais des cliniques mobiles.

Un hôpital pour les urgences. Aux Gonaïves, l'équipe qui était d'abord intervenue dans le centre de santé de Raboteau ( 2326 consultations en 20 jours) assure maintenant les soins de santé dans un hôpital de 80 lits, dans la partie nord des Gonaïves, ouvert par MSF en collaboration avec le ministère de la Santé Publique et de la Population.

Plus d'une centaine de patients ont été reçus aux urgences lors des cinq premiers jours qui ont suivi l'ouverture. 19 accouchements ont été pratiqués, ainsi que huit chirurgies mineures et une chirurgie majeure. Au total 40 personnes ont été hospitalisées. Cette structure est la seule de toute la région capable de prendre en charge les urgences, les soins obstétricaux et pédiatriques.

 

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