Ebola : 20 photos de notre intervention d’urgence en RDC après six mois d’épidémie
Six mois après la déclaration de l’épidémie d’Ebola dans le nord-est de la RDC, les équipes de réponse sur le terrain, dont fait partie Médecins Sans Frontières, tentent toujours de maîtriser la propagation du virus. Au 31 janvier, 705 personnes ont été infectées, dont 414 sont décédées.
La mise en place d'une riposte efficace se heurte à de nombreuses difficultés, dont le contexte sécuritaire très instable ou certaines réticences de la population, auxquelles les équipes MSF doivent s’adapter.
La lutte contre cette épidémie d’Ebola est rendue compliquée en raison d’une propagation de la maladie dans de nombreux foyers, parfois très éloignés les uns des autres. Les acteurs de la riposte doivent pouvoir tracer la propagation de l’épidémie sur le terrain, quel que soit le nombre de personnes susceptibles d'être contaminées, afin de pouvoir contrôler l’épidémie.
Cependant, les déplacements des équipes MSF sont restreints en raison du contexte sécuritaire régional : de nombreux groupes armés sont présents dans les régions du Nord-Kivu et de l’Ituri et de nombreuses zones sont de ce fait inaccessibles.
Les activités de contrôle et de prévention des infections, qui incluent la décontamination des centres de santé qui ont reçu des personnes affectées par le virus Ebola, sont par exemple limitées dans leur périmètre d’action. Ces activités sont pourtant essentielles afin d’empêcher la diffusion du virus à travers les structures de santé et d’assurer la continuité des soins pour la population.
Certaines réticences observées sur le terrain découlent en partie de ce contexte d’insécurité. Victimes d’un conflit de longue durée, les populations locales ne font pas toujours confiance aux autorités ou aux organisations internationales.
D’autre part, les maladies à virus Ebola sont à la fois méconnues et très meurtrières, ce qui accentue encore le sentiment de méfiance vis-à-vis des acteurs de la riposte. C’est en effet la première épidémie d’Ebola recensée dans la région et les taux de mortalité de la maladie sont élevés, ce qui peut pousser certaines personnes à fuir les organisations impliquées dans la lutte contre Ebola plutôt qu’à s’en rapprocher.
L’accès aux soins de santé dans la région est limité, ce qui participe également aux sentiments de frustration et d’incompréhension de la population, au vu des moyens mis en oeuvre pour contrôler une épidémie parfois mal comprise. Si une ville comme Beni, par exemple, dispose de plus de 300 centres de santé pour 400 000 habitants, les soins y sont en très grande majorité payants et par conséquent inaccessibles pour de nombreuses personnes.
Médecins Sans Frontières prend en compte ces éléments et tente d’inclure davantage les communautés locales pour mieux communiquer et expliquer le sens de ses actions. Les équipes MSF prennent également mieux en compte les besoins des populations concernant les soins non liés à Ebola, dans un contexte d’accès aux soins de santé limité.
Zone à risque
Décontaminer
Sensibiliser
Médecins Sans Frontières gère deux centres de traitement (Butembo et Katwa), deux centres de transit (Bwana Sura et Beni) ainsi qu’un centre d’isolement (Bunia).
Plus de 200 volontaires MSF travaillent actuellement dans ces projets dédiés à la réponse contre Ebola.