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Des centaines de blessés de guerre sur liste d’attente à l'hôpital d’Amman, en Jordanie

Le hall d'entrée de l'hôpital MSF d'Amman en Jordanie.
Le hall d'entrée de l'hôpital MSF d'Amman, en Jordanie. © Chris Huby

Après plusieurs mois de travaux pour agrandir l’hôpital MSF de chirurgie reconstructrice d’Amman, capitale de la Jordanie, afin de répondre aux besoins importants liés au contexte d’instabilité continue dans la région, des centaines de blessés de guerre affluent toujours dans le centre, allongeant sans cesse la liste d’attente. Rien qu’au cours du premier semestre 2016, 300 blessés originaires d’Irak, du Yémen, de Syrie et de Palestine sont arrivés dans cet hôpital.

Les spécialisations de l’hôpital sont les suivantes : chirurgie orthopédique, plastique et maxillo-faciale. Mais l’équipe soignante prévoit d’étendre son champ de diversification dans un avenir proche.

Depuis 2006, ce centre hospitalier a admis plus de 4 224 patients et mené plus de 9 000 opérations chirurgicales. Ces cas sont repérés par un réseau d’agents de liaison médicale dans les pays d’origine des patients. Le nombre de cas traités par cet hôpital ne représente qu’une simple goutte dans l’océan. Les victimes collatérales de l’instabilité dans la région sont en effet très nombreuses.

« Un réseau de huit agents de liaison médicale travaille en collaboration avec l’équipe médicale à Amman afin de repérer et de référer à l’hôpital des cas irakiens, syriens, yéménites ou gazaouis. La liste d’attente s’allonge de jour en jour et les patients que nous recevons sont de plus en plus difficiles à soigner, signe de la violence extrême qui règne dans ces pays en guerre. Nous recevons des blessés victimes de bombes, d’explosions ou de missiles. Les cas orthopédiques ou d’os cassés par exemple, ne viennent pas pour de simples membres cassés, mais pour des os littéralement brisés. Les brûlures que nous soignons sont très profondes et recouvrent souvent la quasi-totalité du corps. Les cas de chirurgie maxillo-faciale arrivent souvent avec la moitié du visage en moins et de graves blessures à la mâchoire supérieure et inférieure. De nombreux patients ont perdu une partie de leur mobilité, d’autres, un ou plusieurs membres. La plupart nécessitent une ou plusieurs interventions chirurgicales reconstructives délicates, certaines pouvant prendre plusieurs mois, voire plusieurs années », explique le Dr. Hani Sleem, responsable du réseau médical.

« Il est très difficile pour MSF d’établir un réseau médical dans un contexte de forte instabilité, mais c’est une nécessité absolue car c’est le seul projet de cette ampleur dans la région qui propose gratuitement des soins chirurgicaux reconstructeurs et des séances de rééducation aux victimes de guerre », ajoute le Dr. Hani.

Des blessures pas seulement physiques

D’un point de vue émotionnel, les blessures sont bien plus profondes. La plupart des patients ont connu des épisodes traumatiques d’une grande violence, leurs vies ont été changées à tout jamais car ils se retrouvent défigurés à vie ou ont perdu un proche. Le soutien psychosocial que leur propose l’équipe MSF spécialisée joue un rôle majeur dans leur rétablissement.

« Je me souviens particulièrement d’un cas où un patient avait été torturé en prison quelques heures seulement après avoir été blessé. Il avait été privé des soins de santé les plus primaires et soumis à des actes extrêmes, alors qu’il continuait de saigner. Quelques jours plus tard, sa blessure était si gravement infectée qu’il avait fallu l’amputer de toute urgence. Je n’oublierai jamais la fois où il m’a parlé, les larmes aux yeux, du traitement inhumain qu’il avait subi », raconte le Dr. Naser Al-Omari, conseiller psychosocial à l’hôpital d’Amman.

Les patients se voient proposer un ensemble complet de soins médicaux, comprenant de la physiothérapie et un soutien psychosocial ainsi que des interventions chirurgicales. Depuis que l’hôpital a été agrandi, les patients peuvent également être hébergés sur place et se voir rembourser les frais de voyage aller et retour après ou entre chaque traitement, si le régime de soins est échelonné dans le temps.

Comment fonctionne notre hôpital à Amman?

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