2014 : Conflits, épidémies… MSF au cœur de l’urgence

Ebola Campagne collecte 2014
Ebola Campagne collecte 2014 © John Moore/Getty Images

Conflits en République centrafricaine, à Gaza ou au Soudan du Sud, réfugiés en Éthiopie, en Ouganda, au Tchad, épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, en 2014 encore, les populations de nombreux pays ont été durement frappées par les violences et les maladies. Tout au long de l’année, ces urgences n’ont laissé aucun répit à nos équipes médicales.

Epidémie de fièvre hémorragique Ebola

  • Soigner les patients et contenir la maladie

Depuis l’été, la section française de MSF se joint à l’effort des autres sections pour répondre à l’urgence Ebola. Les personnels soignants des trois pays les plus touchés, Guinée Conakry, Sierra Leone et Libéria, en sont les premières victimes. Plus de 3 300 personnels médicaux nationaux et expatriés MSF sont mobilisés sur le terrain. Ils sont épuisés et débordés. Tandis que l’épidémie continue de faire toujours plus de victimes, sur place, les systèmes de santé se sont totalement effondrés.

Budget : Le mouvement MSF a déjà prévu plus de 51 millions d’euros de dépenses pour les activités de lutte contre Ebola en Afrique de l’ouest.

 5 600 cas, dont 3500 confirmés ont été pris en charge et 1 400 ont pu être guéris par les équipes MSF de mars à novembre 2014.


Pierre Trbovic, anthropologue à Monrovia, Libéria : « Nous sommes submergés par l’épidémie et nous devons refuser des patients. Un jour, père est arrivé avec sa fille malade, allongée à l’arrière de sa voiture. Il m’a supplié de prendre sa fille en disant qu’à défaut de lui sauver la vie, nous pouvions au moins épargner le reste de sa famille. Après cela, je me suis caché pour pleurer. Pas parce que j’avais honte de mes larmes, mais je devais rester fort face à mes collègues : si nous nous mettions tous à pleurer, la situation deviendrait ingérable. »

 

République centrafricaine (RCA)

  • Soigner les blessés et les réfugiés

Le 5 décembre 2013 a marqué le début d’un cycle d’affrontements intercommunautaires meurtriers en RCA. Pour fuir les exactions et la violence, plusieurs centaines de milliers de personnes ont cherché refuge au Tchad et au Cameroun. En plus de ses programmes médicaux en RCA, MSF a ouvert deux projets d’urgence au sud du Tchad à Gore et Sido. Une enquête de mortalité rétrospective menée auprès de 3 449 familles réfugiées à Sido, a révélé que 2 599 personnes étaient mortes en tentant de fuir le pays.

Budget : 13,39 millions d’euros de budget estimé à fin de 2014 pour l’ensemble de nos actions en RCA.

En mars, au sud du Tchad, les médecins donnaient en moyenne 120 consultations par jour et dépistaient la malnutrition chez les enfants.

Fatou Adou, arrivée à Sido dans un camion civil depuis Bangui, à près de 500 km : « Mes quatre enfants ont été tués à Bossembbélé. J’ai fui après l’attaque mais j’avais reçu une balle dans la jambe et j’étais aussi blessée à la tête. Heureusement, j’ai été soignée à l’Hôpital Communautaire de Bangui. Le voyage en camion jusqu’à Sido a duré 7 jours. On a été attaqués sur la route. Une vieille dame qui voyageait avec moi a été blessée à la tête, elle a été soignér à l’hôpital MSF de Sido.»

 

Gaza

  • La médecine de guerre sous les bombes

A partir du 18 juillet, aux côtés de l’équipe chirurgicale du ministère de la Santé, les médecins sans frontières ont opéré sans relâche les victimes des bombardements dans l’hôpital El Shifa où la plupart des blessés étaient admis. MSF est également intervenue à l’hôpital Nasser de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, afin de soigner des blessés et a distribué des kits d’urgence à plus de 500 familles qui avaient fui leurs maisons.

Budget : 2,6 millions d’euros en budget estimé à fin de 2014 pour l’ensemble de nos actions en RCA et au Tchad

En moyenne 30 à 40 patients pris en charge chaque jour au service des urgences de l’hôpital El Shifa

Dr Kelly Dilworth, à Gaza : « J’ai vu énormément de civils blessés ou tués parmi les familles et 80% d’entre elles avaient des enfants. Si la personne est à proximité » de l’explosion, elle est brûlée, des projectiles entrent dans son corps, le souffle détruit les poumons, la moelle épinière et les membres. Ces gens-là meurent sur place ou décèdent en salle d’urgence.»

 

Ouganda, Éthiopie

  • Prévenir la malnutrition et les épidémies chez les réfugiés du Soudan du Sud

Les combats qui ont embrasé cette jeune république depuis la fin 2013 ont poussé plus de 250 000 Soudanais du Sud à fuir leur pays. Ils se sont réfugiés en Ouganda et en Éthiopie, où les camps sont inondés en pleine saison des pluies. Les enfants de moins de cinq ans, les plus exposés à la malnutrition et au paludisme, représentent la moitié des patients dans nos hôpitaux. MSF organise leur prise en charge dans ses centres de soins.

Budget : 6,8 millions d’euros en budget estimé à fin de 2014 pour l’ensemble de nos actions auprès des réfugiés soudanais du sud

19 300 consultations externes en 6 mois dans nos centres de santé d’Adjumani en Ouganda

Antoine Foucher, chef de mission en Éthiopie : « Quand les réfugiés arrivent, ils sont dans un très mauvais état physique et ce sont pour beaucoup des personnes vulnérables. Un tiers d’entre eux sont des enfants de moins de cinq ans. Il est urgent d’accroitre la réponse humanitaire pour améliorer leur situation sanitaire »

 

 

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