« Rohingya, une jeunesse perdue » un documentaire sur une génération enfermée, entre violence et désespoir

Plus de 50 % des Rohingyas vivant dans le plus grand camp de réfugiés au monde, à Cox's Bazar au Bangladesh, sont des enfants et des adolescents. « Rohingya, une jeunesse perdue » raconte la violence, l’enfermement et le désespoir de cette nouvelle génération qui grandit en exil dans les camps, sous la menace des gangs et sans perspective d’avenir. À travers leurs témoignages, ce documentaire de 28 minutes met en lumière les conditions de vie extrêmement difficiles des Rohingyas, qui tentent de survivre depuis 2017 dans des camps fermés, avec un accès aux services de base et des droits de plus en plus restreints. 

Confinement, violences et restrictions grandissantes de leurs droits sont le quotidien de cette jeune génération dont les conditions de vie continuent de se dégrader. Comme leurs aînés, ils vivent dans des camps surpeuplés et insalubres, avec un accès limité aux produits de première nécessité et aux services de base, notamment à la nourriture, à l'eau, à l'assainissement, à l'éducation et aux soins de santé. 

Ces dernières années, la présence de gangs s’est développée dans les camps, notamment avec le trafic de drogues, et les Rohingyas en sont les premières victimes. Les équipes de MSF observent cette violence à travers l’augmentation du nombre de patients admis pour des blessures liées à la violence, dont des enfants présentant des blessures par balle. La plupart des patients et des membres de la communauté rohingya avec lesquels nos équipes sont en contact ont rapporté cette année un niveau élevé de peur ressentie par toutes et tous.

La violence grandissante et les conditions de vie délétères dans les camps ont également un impact dévastateur sur la santé mentale des réfugiés rohingyas. Elles viennent s'ajouter au traumatisme qu'ils ont subi lorsqu'ils ont fui les violences extrêmes de grande ampleur commises par l’armée birmane, la police et des milices locales en août 2017 au Myanmar. 

En septembre 2023, seuls 30 % des fonds humanitaires nécessaires pour assurer un accès aux services de base pour les Rohingyas étaient financés. La diminution du niveau de financement de l’aide humanitaire a des conséquences catastrophiques : à titre d’exemple, la ration alimentaire distribuée aux Rohingyas dans les camps a diminué de 40 % depuis le début de l’année. La communauté internationale, y compris les gouvernements et les bailleurs internationaux, doivent se mobiliser rapidement pour éviter que leurs conditions de vie ne se détériorent davantage. 

Crédits

IMAGE Saikat Mojumder

HABILLAGE Loïc Adrien

TRADUCTION Ahtaram Shin

MUSIQUE Audio Network

Monté par Simon Rolin

Écrit et réalisé par Agnes Varraine-Leca

Produit par Médecins Sans Frontières, 2023

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