Grèce : le nouveau camp de réfugiés de Samos, une prison à ciel ouvert

Un nouveau camp pour les réfugiés bloqués sur l’île de Samos est en cours de construction. Pour Stephen Cornish, directeur général de MSF Suisse qui s’est rendu sur place, c’est une véritable prison à ciel ouvert. C’est aussi la démonstration de la politique migratoire adoptée par l’Europe qui consiste à criminaliser, humilier et punir.

Ceux qui habitent encore dans le camp de Vathy, en partie détruit par des incendies en 2019 et 2020, le décrivent comme un « camp fantôme » et se sentent abandonnés. Ces limbes, auxquelles s’ajoutent la perspective de déménager dans le nouveau camp, entouré de plusieurs rangées de barbelés, ne font qu'ajouter à leurs souffrances et à leur désespoir. Actuellement, le camp accueille environ 900 personnes. La majorité de la population de l'île vient d'Afghanistan (28 %), de Syrie (20 %) et de la République Démocratique du Congo (17 %).

Qasem, 37 ans, originaire d’Afghanistan, est père de deux petites filles de six et huit ans. Il témoigne des difficultés quotidiennes que sa famille rencontre depuis leur arrivée à Samos : « Nous sommes arrivés à Samos en janvier 2020. Dès le début, la situation était vraiment mauvaise. Il pleuvait et ils ne nous ont donné que des sacs de couchage, nous cherchions une tente pour dormir ensemble. [...] Ma fille est traumatisée par ce que nous avons vécu ici. Elle fait des cauchemars. Parfois, elle se met à crier, puis elle se referme complètement sur elle-même et cesse d'interagir avec son nous [...] Je voulais me faire vacciner contre la Covid-19, mais ils ne m'ont pas accepté, car ma demande d'asile a été rejetée. On ne sait plus à quoi s'attendre. Quand ils nous emmèneront dans le nouveau camp de Samos, nous serons loin du supermarché, de la pharmacie, de l'avocat. [...] Mon seul souhait est que ma demande d'asile soit traitée, afin que nous puissions obtenir nos papiers et trouver un endroit sûr en Grèce ou ailleurs. »

 

Pour Ali, 30 ans, originaire de Syrie, il n’y a plus d'espoir ni d’avenir pour quiconque arrive à Samos : « J'ai été victime de torture il y a 4 ans en Syrie. Quand j'étais en prison, j'ai été torturé et jusqu'à présent, je n'ai pas reçu de soins médicaux appropriés en Grèce. [...] Il n'y a pas d'avenir sur cette île. Nous n'avons pas d'avenir à Samos. »

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