Des affiches de MSF sur la violence sexuelle dans le centre de santé Alonso Suazo, à Tegucigalpa.
© Natacha Buhler/MSF
Opération

Honduras : prise en charge des victimes de violences

16 février 2018

Depuis 2011, Médecins Sans Frontières prend en charge les victimes de violences au Honduras. 

Les équipes de Médecins Sans Frontières travaillent  à Tegucigalpa, la capitale du Honduras et offrent des soins médicaux et de santé mentale d’urgence aux victimes de violences, y compris sexuelles.

1,2 million de personnes vivent à Tegucigalpa. La violence, en grande partie liée au trafic de drogue, y est omniprésente. La situation est particulièrement grave pour ceux qui vivent ou subsistent dans la rue, victimes régulières de violences, et n'ayant pas accès aux soins. Les ambulances ne se rendent plus dans les quartiers dangereux et la seule salle d'urgence publique de la capitale est débordée.

Pourquoi Médecins Sans Frontières intervient ?

Le Honduras est considéré comme un des pays les violents au monde : le taux d’homicide volontaire est de 56,52 pour 100 000 habitants (ONU, 2017). Dans sa capitale Tegucigalpa, les meurtres, enlèvements et viols font partie du quotidien des habitants. Cette violence est générée par les gangs et par les narcotrafiquants qui font du pays l'une des principales zones de transit de la cocaïne sud-américaine. Toute la société hondurienne est affectée et le système de santé public ne parvient pas à répondre aux besoins médicaux des populations. 

Notre intervention

Médecins Sans Frontières met en place en 2011, en collaboration avec le ministère de la Santé du Honduras, un service prioritaire appelé servicio prioritario en espagnol. Ce « guichet unique », confidentiel et gratuit, est disponible dans deux centres de santé et le principal hôpital de Tegucigalpa.

Les équipes de Médecins Sans Frontières offrent des soins médicaux et de santé mentale d’urgence aux victimes de violences, y compris sexuelles. La prise en charge du viol inclut une prophylaxie post-exposition destinée à prévenir une infection par le VIH et d’autres maladies sexuellement transmissibles, comme l’hépatite B, et une protection contre le tétanos. Les soins en santé mentale incluent conseil psychosocial, thérapie de groupe et premiers secours psychologiques.

La contraception d’urgence reste interdite au Honduras, malgré le débat en cours au parlement hondurien en vue d’un changement de la législation. Médecins Sans Frontières continue de plaider pour un accès aux soins pour les victimes de violences sexuelles, y compris à la contraception d’urgence, conformément aux protocoles internationaux. En 2017, MSF et d'autres organisations ont remis au ministre de la Santé hondurien un projet de protocole de santé, qui n'a toujours pas été validé car la pilule contraceptive d'urgence reste interdite dans le pays. 

MSF travaille dans la clinique maternelle et infantile de Choloma dans le Nord-Ouest du pays, depuis mars 2017. Choloma, une zone industrielle en pleine expansion, est maintenant la troisième ville la plus peuplée du Honduras et est connue pour son niveau élevé de violence. Avec seulement quelques hôpitaux à proximité, les femmes de cette zone avaient auparavant des difficultés à accéder aux services médicaux ; peu de femmes enceintes recevaient des soins prénataux et la couverture vaccinale était faible. Il en résultait un taux élevé de complications médicales chez les femmes en âge de procréer et un nombre élevé de décès liés à l'accouchement. Tous les soins prodigués par MSF y sont gratuits, comme le veut le service prioritaire mis en place. 

À Tegucigalpa, MSF s’emploie aussi à améliorer la lutte contre le moustique Aedes, vecteur du virus zika, de la dengue et du chikungunya. L’équipe a effectué une analyse géographique du vecteur pour documenter les zones qui auraient besoin d’une intensification des efforts, et a mené auprès des populations des actions de sensibilisation à la fumigation et d’autres moyens de lutter contre le moustique.

© Anna Surinyach/MSF

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