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Syrie : des services médicaux dépassés face aux afflux massifs de blessés dans l’enclave de la Ghouta orientale

(Photo d'archive) Deux ambulances détruites par un bombardement aérien, dans l'est de la Ghouta, en décembre 2016.
(Photo d'archive) Deux ambulances détruites par un bombardement aérien, dans l'est de la Ghouta, en décembre 2016. © MSF

MSF appelle au respect des services de santé et à un réapprovisionnement urgent en fournitures médicales.

Dans l’enclave assiégée de la Ghouta orientale, près de Damas, les bombardements et pilonnages intensifs ont provoqué 24 afflux massifs de blessés, dans cinq hôpitaux soutenus par MSF, du 14 au 26 novembre. Le bilan s’élève à 576 blessés et 69 morts pour ces seules structures.

Parmi les victimes comptabilisées jusqu’à présent, 149 blessés (soit 26% du total) sont des femmes et des enfants de moins de 15 ans. 17 décès (25%) sont des femmes et des enfants.

« Durant cette période d’intenses combats, les soins médicaux (pour hommes, femmes et enfants) sont plus nécessaires que jamais. Cependant, les services médicaux de la Ghouta orientale sont dépassés par la situation. Les patients qui osent tenter leur chance et parviennent jusqu’à un hôpital ou une clinique risquent de faire face à une réduction des services en raison des bombardements. De plus, face à cette demande, de nombreuses structures utilisent leurs stocks de fournitures médicales les plus essentielles à une telle vitesse qu’il sera fort difficile de reconstituer ces réserves », explique Bertrand Perrochet, directeur des opérations de MSF.

L’accès aux soins médicaux a été fortement réduit à cause des bombardements, des pilonnages et de la peur des attaques. Un grand hôpital situé à Kafr Batna, dans la Ghouta orientale, que MSF soutient de l’étranger depuis 2013, a été touché le 20 novembre par deux roquettes qui ont détruit un réservoir d’eau et les panneaux solaires, causé d’importants dommages au sein du service d’hospitalisation et rendu une ambulance hors d’usage, sans toutefois causer de blessures graves parmi le personnel ou les patients. Les médecins y ont suspendu les activités pendant deux jours, le temps que les dégâts puissent être réparés. Entre le 15 et 18 novembre deux autres hôpitaux ainsi qu’une clinique soutenus par MSF ont temporairement suspendu l’ensemble de leurs services, hormis celui des urgences, par peur que les médecins et les patients ne soient blessés ou tués.

Outre l’aide apportée aux 21 structures régulièrement soutenues dans la zone à l’aide d’approvisionnements en fournitures médicales, MSF a constitué des stocks dans cette zone afin de procéder à des distributions en périodes de crise. Cependant ces réserves se vident rapidement, et certains articles sont quasi épuisés, y compris des poches de sang,  des solutions intraveineuses ou des antibiotiques de formulation pédiatrique. La plupart des structures avec lesquelles MSF est en contact demandent à être réapprovisionnées, que ce soit pour soigner les blessés ou les patients malades, qui constituent la majorité des besoins les plus urgents. Si ces structures ne bénéficient pas d’un réapprovisionnement au plus vite, les possibilités de traitement se feront encore plus rares, réduisant fortement les chances de rétablissement voire de survie pour les patients les plus à risque.

La crainte généralisée qu’engendrent les bombardements et les pilonnages quasi permanents pousse les personnes malades ou blessées ainsi que le personnel médical à limiter leurs mouvements, par peur de se déplacer dans les rues. De ce fait, des personnes blessées et malades n’accèdent pas aux soins dont elles ont besoin, et l’effectif de personnel médical aux structures est d’avantage diminué.

« Les médecins que nous soutenons, ainsi que leurs patients, ont besoin d’être en sécurité dans les hôpitaux et les cliniques, explique M. Perrochet. Mais même si les patients parviennent jusqu’à une structure de santé et s’y trouvent en sécurité, les médecins auront de moins en moins de moyens pour fournir des traitements s’il n’y a pas un important réapprovisionnement de la zone en fournitures médicales. »

MSF appelle le gouvernement syrien à autoriser sans tarder les agences et organisations volontaires à approvisionner la Ghouta orientale en médicaments et en matériel médical.


Dans le nord de la Syrie, MSF gère directement cinq structures de santé ainsi que trois équipes menant des cliniques mobiles, est partenaire de cinq structures et, dans des zones où MSF ne peut être directement présente, procure un soutien à distance à environ 70 structures de santé à travers le pays. Aucun membre du personnel de MSF n’est présent dans ces structures soutenues. MSF en Syrie n’a pas d’activités dans les zones contrôlées par le groupe État islamique car aucune garantie en termes de sécurité et d’impartialité n’a pu être obtenue de la part de leurs dirigeants. En outre, MSF ne peut travailler dans les zones contrôlées par le gouvernement car les demandes de MSF pour pouvoir y accéder n’ont pas donné de résultats. Afin d’assurer son indépendance face à toute pression politique, MSF ne reçoit aucun financement gouvernemental pour son travail en Syrie.

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