En Ituri, l’hôpital général de Boga pillé et incendié : de lourdes conséquences pour les populations

Vue de l'hôpital général de référence de Boga, dans la province de l'Ituri, en République démocratique du Congo, après l'attaque du 7 juin 2021.
Vue de l'hôpital général de référence de Boga, dans la province de l'Ituri, en République démocratique du Congo, après l'attaque du 7 juin 2021. © Ministère de la Santé de la RDC

Au cours de combats dans la ville de Boga, l’hôpital général de référence, appuyé par Médecins Sans Frontières (MSF), a été attaqué et pillé. Le bilan des confrontations fait état pour l’instant d’une douzaine de morts dont dix civils. Plusieurs bâtiments de l’hôpital, dont celui abritant les soins intensifs, ont été brûlés, la pharmacie et le stock médical pillés. Neuf blessés ont été reçus à l’hôpital général de la localité voisine de Gety, soutenu par MSF.

Cette attaque, d’une extrême violence, empêche l’hôpital de Boga, seule structure encore opérationnelle dans la zone de santé, de fonctionner et d’assister les  80 000 personnes qui en dépendent. Des centaines d’enfants malnutris n’auront désormais plus accès au programme nutritionnel mis en place par MSF et des milliers de personnes sont privées d’accès aux soins. MSF avait coordonné la construction de cette structure de santé entre 2017 et 2020 afin de combler le vide sanitaire dans la zone de santé.

«Tout est parti en fumée en quelques heures alors  que cette structure est indispensable  pour les habitants de la région. Les hôpitaux en zones de conflits doivent demeurer des espaces protégés et neutres. Toutes les parties aux conflits en Ituri doivent respecter les patients et l’action humanitaire des travailleurs de santé. », se désole Frédéric Lai Manatsoa, chef de mission de MSF en RDC. Ces derniers mois, MSF n’a cessé d’alerter sur l’insécurité grandissante et sur l’augmentation des cas de violences sexuelles empêchant les femmes d’aller travailler dans les champs. Ces violences s’ajoutent à une nouvelle vague de malnutrition infantile.

La situation s’est fortement aggravée récemment. Il y a quelques jours, dans la nuit du 30 au 31 mai, au moins 50 personnes sont mortes, dont des femmes et des enfants, à la suite d’une attaque armée d'une rare violence dans les villages de Boga et Tchabi. Les assaillants ont également incendié le site de déplacés de Rubingo et kidnappé plusieurs personnes.

À lire aussi