Centrafrique - L’insécurité menace civils et travailleurs humanitaires

Suite au décés d’une volontaire de MSF, toutes les activités médicales mobiles sont suspendues dans le nord-ouest du pays.



L'insécurité qui règne actuellement en République Centrafricaine a un grave impact sur la population civile et les travailleurs humanitaires qui lui portent secours.
Suite à la mort violente de notre collègue Elsa Serfass le 11 juin, toutes les activités médicales mobiles de Médecins Sans Frontières (MSF) dans la région ont été suspendues, les hôpitaux restant pour leur part opérationnels.
D'autres organisations humanitaires présentes dans la région ont fait de même. L'aide aux populations extrêmement vulnérables vivant en dehors des grandes villes se retrouve paralysée.

MSF appelle toutes les parties au conflit en RCA à respecter la vie des civils et à garantir l'accès des organisations humanitaires aux populations qui ont besoin d'être secourues.

Au cours des derniers mois, la population civile du nord-ouest de la RCA a été victime d'une violence et d'une insécurité croissantes, entretenues par toutes les parties au conflit et des groupes de bandits. Des villages ont été attaqués, brûlés et pillés, ce qui a obligé les habitants à chercher refuge en brousse. Les populations déplacées manquent souvent d'abris décents et d'eau potable et souffrent du paludisme, d'infections respiratoires et de diarrhées. Au cours des cinq premiers mois de 2007, plus de 95 000 consultations ont été données dans les structures de santé soutenues par MSF. En particulier, 25 078 patients ont été traités contre le paludisme, dont 15 356 enfants de moins de cinq ans.

Toutes les parties au conflit alimentent l'insécurité dans le nord-ouest de la RCA et les acteurs humanitaires font face à des menaces et, depuis peu, à des enlèvements. Durant les cinq derniers mois, les activités médicales mobiles de MSF – qui offre des soins de santé primaire vitaux à 6 553 personnes par mois - ont dû être suspendues 29 fois, en raison de l'insécurité. Si l'insécurité empêche les humanitaires d'aller dispenser des soins, elle constitue aussi un obstacle pour les patients qui tentent de rejoindre les structures de santé. Les gens ont peur de s'aventurer hors de leur village ou de la brousse où ils se cachent, même lorsqu'ils ont un besoin urgent de soins.

MSF appelle toutes les parties au conflit à garantir un espace humanitaire dans le nord-ouest de la RCA afin que l'aide parvienne à ceux qui en ont le plus besoin. Si l'insécurité empêche les organisations humanitaires de poursuivre leurs activités, les premières victimes en sont les populations en proie à la violence, aux menaces et aux déplacements.

MSF est actuellement présente dans l'ensemble des régions du Nord de la RCA touchées par la violence. Nous offrons des soins de santé primaire et secondaire à travers un réseau d'hôpitaux, de centres de santé et de dispensaires mobiles dans les régions de Paoua, Boguila, Markounda, Batangafo, Kabo, Kaga Bandoro, Gordil et Birao.

MSF compte actuellement en RCA 55 travailleurs expatriés et 485 travailleurs locaux et dispose d'un budget annuel de 7,7 millions d'euros.

Contacts presse : Rémi Vallet, +33 (0)1 40 21 28 67

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