Urgence Gaza/Liban

À Gaza, les conséquences mortelles
des entraves israéliennes
à l’acheminement de l’aide humanitaire

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Tremblement de terre en Iran: Journal d'une catastrophe

Ils sont respectivement médecin, administratrice et chargée de
communication. Ils se sont tous retrouvés à Bam, au milieu des
décombres, pour une mission d'urgence de Médecins Sans Frontières. Ils
font partie de l'équipe de 23 volontaires de MSF venus en secours aux
victimes du tremblement de terre meurtrier du vendredi 26 décembre.
Entre urgence, solidarité et tristesse, ils racontent, chacun, leur
expérience des premiers jours qui suivent une telle catastrophe...

» Agnès Daniel, administratrice, depuis Téhéran

Vendredi 26 décembre 2003, 10 heures du matin.

"Je reçois un appel de l'équipe de Zahedan.
Nous apprenons que la ville de Bam a subi un tremblement de terre. Nous n'en connaissons encore ni l'ampleur ni le nombre des victimes.
Je me branche sur les télévisions. A mon grand étonnement, seule la chaîne iranienne IRINN en parle. Les images retransmises sont très impressionnantes : la citadelle de Bam, joyau architectural, n'est plus qu'une lamentable ruine. Quant à la population, elle est paniquée, désorientée. Un homme se lamente devant une couverture, il la soulève et dévoile les visages inertes de ses deux enfants. Je suis bouleversée, je comprends que ce séisme a été dramatique et que nous allons intervenir. Dans mon farsi approximatif, je comprends que dix équipes médicales de 20 personnes sont déjà sur place.

11 heures. Je rejoins Jean-François, le chef de mission, au bureau. Il a déjà donné les instructions pour envoyer une équipe en mission exploratoire. Nous nous attelons à la liste du matériel que nous pouvons envoyer dès maintenant de Téhéran : nous avons 17 kits médicaux et survie de base. Je pars avec Mohammed pour faire l'inventaire du matériel médical pour l'envoyer dès le lendemain. Nous préparons tous les cartons jusqu'à 18 heures. Durant ce temps, le siège de Paris est prévenu et tout le monde est sur le pont pour constituer une équipe médicale et logistique d'urgence, du matériel... Nous recevons aussi de nombreux messages des missions MSF des pays voisins qui nous proposent leur aide. Je trouve cela plutôt réconfortant.

Les trois jours qui suivent seront une course contre la montre pour obtenir les autorisations d'entrée sur le territoire, faire les démarches de dédouanement, réserver des billets aériens pour acheminer les équipes sur le lieu du sinistre; les compagnies aériennes sont prises d'assaut par les Iraniens et les ONG arrivant en force. Il faut aussi accueillir les équipes expatriées, recruter du personnel national, organiser l'acheminement du matériel médical. Les équipes de terrain se sont réunies et nous donnent une liste de médecins, infirmiers, administratifs prêts à partir.


illustration
Bam, Iran
Les survivants essaient de retrouver quelques affaires parmi les débris de leurs maisons. © Tim Dirven

Il est vraiment impressionnant de voir à quel point les Iraniens, mais aussi les Afghans se mobilisent : même notre personnel de ménage s'est porté volontaire. La population est très solidaire. Nous recevons des dons - argent, couvertures, vêtements, nourritures,... - notre bureau se transforme en dépôt d'affaires, la vue est un peu surréaliste mais comment refuser aux gens leurs dons? Toutes ces donations partiront avec les camions de matériel médical et de traitement de l'eau. Le bureau est une vraie fourmilière. Elham, Mohammed, Pouyan et Cambiz sont déconcertants de débrouillardise.
En tout, nous avons acheminé 15 tonnes de BP5 (biscuits protéinés) par avion, 6.000 couvertures de Dubaï, 10 tonnes de médicaments, de l'équipement médical de MSF logistique, 6.000 kits hygiène et traitement de l'eau, un convoi de 10 camions en provenance de Bagdad. Nous avons engagé 33 personnes dans cette mission.

Maintenant tout reste à faire : il faut soutenir les rescapés, leur procurer des soins et les accompagner au mieux pour soulager leur souffrance et la perte d'êtres chers."


- Lire le témoignage d'Eric, médecin
- Lire le témoignage de Zouina, chargée de communication

Notes

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