La guerre contre
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Cette année encore, le Nigeria et le Niger sont confrontés à de graves épidémies de méningite C. Les deux pays se trouvent dans la « ceinture de la méningite », une région qui traverse le continent du Sénégal à l'Éthiopie, et qui est particulièrement touchée par la maladie pendant la saison sèche. Miriam Alía, spécialiste de la méningite, est responsable de la vaccination et de la réponse aux épidémies pour MSF. Elle est aussi l'un des deux membres de MSF travaillant au sein du Groupe de Coordination Internationale pour la fourniture de vaccins (ICG en anglais).
Des cas de méningite peuvent se manifester tout au long de l'année, mais le climat sec et venteux qui règne dans cette région entre décembre et mai favorise la propagation de la maladie. L'infection se transmet par la salive. Or ce type de climat irrite la gorge et celle-ci cesse alors d’agir comme une barrière face aux bactéries. L’arrivée de la saison des pluies marque l’arrêt de la transmission de la maladie, et le nombre de cas diminue de façon exponentielle.
Pour répondre à une épidémie, il faut renforcer la surveillance épidémiologique, assurer le traitement des cas, vacciner chaque fois que c’est possible et mener de nombreuses campagnes de sensibilisation au sein des communautés afin que les cas soient rapidement connus de la structure de santé. En l'absence de traitement, la moitié des personnes touchées par la maladie en meure. Avec le traitement, la mortalité peut diminuer de manière à atteindre le taux de 10 %. Il faut donc traiter les malades le plus tôt possible, à l’aide d’antibiotiques.
La prévention de ces épidémies passe par la vaccination, comme pour la rougeole par exemple. Nous disposons contre la rougeole d’un vaccin unique qui fonctionne bien, mais il en existe de nombreuses variétés pour la méningite. Tout d'abord, il y a différents types de méningite, aussi est-il indispensable d'identifier le sérogroupe responsable de l’épidémie. On parle de souches : A, B, C, W135, X ou Y. Certains vaccins ne peuvent être utilisés que pour une seule souche, tandis que d'autres sont efficaces sur quatre.
Il y a les vaccins polysaccharides (une première génération de vaccins) ainsi que les vaccins conjugués (une nouvelle génération de vaccins). Le premier vaccin conjugué utilisé massivement fut le MenAfriVac. C’est un vaccin très économique et efficace qui a permis d’endiguer les épidémies explosives de méningite A ayant frappé le Niger, le Nigeria et d’autres pays de la région dans les années 90 et 2000. Des campagnes de vaccination de masse furent menées et le vaccin est introduit progressivement dans le calendrier de vaccination systématique des enfants de ces pays. On estime que depuis 2009, plus de 260 millions de personnes ont été vaccinées avec le MenAfriVac.
Après le succès obtenu contre la méningite A, nous ne nous attendions pas à des épidémies d’autres souches d’une telle ampleur. Cependant, en 2013 et 2014, des épidémies de méningite C se sont manifestées au nord-ouest du Nigeria, et en 2015, une épidémie majeure de méningite C a frappé très durement le Nigeria et le Niger. Nous n'avions jamais été confrontés à une telle épidémie de méningite C, et la production de vaccin était insuffisante. En outre, il n'existe pas à ce jour de vaccin contre la méningite C offrant une protection prolongée, et qui soit aussi peu coûteux et pratique que le MenAfriVac.
Suite à l'épidémie de méningite C de 2015, l'ICG a préconisé d’avoir à disposition un minimum de cinq millions de vaccins contre la souche C. Mais cette année encore, comme en 2016, on est loin de ce chiffre. Une telle production est inexistante et les laboratoires ne prennent pas le risque de fabriquer un vaccin qui serait vendu uniquement en cas d’épidémies. Actuellement, le Serum Institute of India travaille sur un vaccin conjugué contre plusieurs souches de méningite qui devrait en principe être disponible en 2020. L’effet pervers de cette situation, c’est que les autres laboratoires ne sont incités à produire que peu de vaccins, puisque le marché n’existerait que jusqu'en 2020. En conséquence, les vaccins disponibles aujourd’hui ne peuvent être utilisés que de manière réactive lorsqu'une épidémie est déclarée, et non pas de manière préventive dans les zones à risque.
L’ICG a déjà fait plusieurs livraisons de vaccins contre la méningite C au Niger et au Nigeria cette année. Mais nous avons été contraints de réduire le nombre de vaccins demandés initialement ou de diminuer les tranches d'âge à vacciner, car cette année encore nous faisons face à un problème de pénurie de vaccins, bien que nous ayons acheté tout le stock disponible.
L'ICG a été créé dans les années 90 afin de gérer les vaccins à faible production et les distribuer dans un souci d’équité et d’impartialité, c’est-à-dire en fonction des besoins établis sur la base des analyses épidémiologiques. L'OMS, l'UNICEF, la Fédération de la Croix-Rouge et MSF font partie de cet organisme. Actuellement, l'ICG gère les vaccins de la fièvre jaune, de la méningite et du choléra. Afin de stimuler la production, l'ICG achète les vaccins à l'avance en fonction de prévisions, bien que leur utilisation ne soit pas garantie.
Lorsqu'une épidémie se développe, le ministère de la Santé du pays en question doit envoyer une demande à l'ICG, qui est tenu d'y répondre dans un délai de 48 heures. La réponse dépend de la présence d'une épidémie déclarée, ou bien de cas relevés en parallèle d'une épidémie. Sur cette base, la demande est totalement ou partiellement approuvée, ou bien rejetée. En plus des vaccins, l'ICG peut également fournir le matériel injectable et le traitement.
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Communiqué de presse