Comment MSF a-t-elle été amenée à s’engager dans la lutte contre le cancer ?
Dès 2017, nous avons mené un premier état des lieux en analysant la prévalence des différents types de cancers dans les pays où nous intervenons, et plus largement dans les pays à ressources limitées, et les enjeux liés à leur prise en charge.
Le cancer est l’une des principales causes de mortalité dans le monde, mais avec de grandes disparités: 70% des décès liés à la maladie surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Sur le continent africain des cancers qui pourraient être prévenus ou guéris, s’ils étaient dépistés à temps notamment, le sont beaucoup moins.
C’est sur la base de ce constat, que nous avons décidé, en 2018, de nous investir dans la prévention et la prise en charge des cancers féminins (cancer du col de l’utérus et cancer du sein), au Mali et au Malawi. Le taux de prévalence du cancer du col de l’utérus au Malawi est un des plus élevé au monde. Il représente près de 40% des cancers chez les femmes et provoque plus de 2 300 décès par an. Au Mali, ces deux cancers sont les plus fréquents chez les femmes et provoquent plus de 2600 décès par an.
Si nous nous sommes concentrés sur ces deux types de cancers, c’est d’une part en raison de leur forte prévalence mais également parce que ce sont des pathologies que l’on peut dans une certaine mesure prévenir, notamment dans le cas du cancer du col de l’utérus, et dans les deux cas, dont les chances de guérison sont élevées si la maladie est détectée et prise en charge à temps. Le manque d’accès à l'information et aux services de prévention et de traitement dans ces deux pays illustre particulièrement ces inégalités.