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Kirghizistan : un nouveau programme de dépistage pour lutter contre le fléau du cancer du col de l'utérus

Cervical cancer screening programme in Kyrgyzstan
Asel Aitekova, promotrice de santé MSF, montre à des femmes du district de Sokuluk comment obtenir un rendez-vous par téléphone. © Arjun Claire/MSF

Chaque année au Kirghizistan, quelques centaines de femmes seulement accèdent à un diagnostic du cancer du col de l'utérus, bien que le taux d'incidence national soit probablement beaucoup plus élevé. En juin 2022, Médecins Sans Frontières (MSF) s’est associée au ministère de la Santé pour lancer un nouveau programme de dépistage. Une étape clé dans la lutte contre ce cancer. Explications de Stephan Grosse Rueschkamp, chef de mission de MSF dans le pays.

Pourquoi MSF se concentre-t-elle sur le cancer du col de l'utérus au Kirghizistan ?

Le cancer du col de l'utérus fait partie des deux cancers les plus fréquemment détectés chez les femmes au Kirghizistan. Il s'agit également de l'un des cancers les plus mortels et touche de manière disproportionnée les femmes issues de ménages à faibles revenus qui sont peu sensibilisées à la maladie ou qui ne peuvent souvent pas payer les coûts exorbitants du dépistage et du traitement. 

Malgré la forte incidence du cancer du col de l'utérus dans le pays, le Kirghizistan ne dispose pas de programme de dépistage actif. La détection précoce des symptômes qui signalent la présence de cellules cancéreuses permet de mettre rapidement les femmes sous traitement avant que le cancer ne se propage. Le cancer du col de l'utérus peut être évité s'il est traité à un stade précoce. 

Mais environ un tiers des femmes au Kirghizistan apprennent l'existence d'un cancer à un stade déjà avancé. Cela réduit non seulement leurs chances de survie, mais signifie aussi qu'elles sont obligées d'avoir recours à un traitement coûteux, disponible uniquement dans l'un des deux centres spécialisés du pays. La disponibilité de traitements gratuits contre le cancer étant limitée, le coût d'un traitement est tout simplement trop élevé pour de nombreuses familles.

Quel est l'objectif de MSF en s'associant au ministère de la Santé kirghize ?

Fort de son expérience en matière de prévention et de traitement des lésions du cancer du col de l'utérus à un stade précoce, notamment au Malawi et aux Philippines, MSF a souhaité partager son expertise pour permettre au ministère de la santé kirghize de construire une base solide pour un programme de prévention à l'échelle du pays.

L'objectif est de développer un modèle de dépistage intégré aux examens de routine de santé sexuelle et reproductive. Il s'agira également de donner aux infirmières les moyens de procéder au dépistage initial avec l'aide de la télémédecine - le diagnostic pourra être confirmé par des experts à distance.

Une femme s'inscrit pour un dépistage du cancer du col de l'utérus à l'hôpital Djani Jer, dans le district de Sokulul.
 © Arjun Claire/MSF
Une femme s'inscrit pour un dépistage du cancer du col de l'utérus à l'hôpital Djani Jer, dans le district de Sokulul. © Arjun Claire/MSF

Le programme de dépistage se concentre actuellement sur le district de Sokuluk dans l'oblast de Chui, près de la capitale, Bishkek, où vivent de nombreuses personnes déplacées, ayant un accès limité aux services de santé publique. 

Si l'implication du ministère kirghize de la Santé reste essentielle, MSF travaille également en partenariat avec les comités de santé des villages ainsi qu'avec des groupes de femmes et de patients pour assurer le lien avec les éventuelles patientes. 

L’objectif est de dépister 30 000 femmes au cours des trois prochaines années. En passant le relais aux autorités sanitaires kirghizes, cette solidarité pourra être étendue à toutes les femmes du Kirghizistan. En signe de solidarité, nous souhaitons offrir une rose à chacune d’entre elles. Les 16 femmes qui ont été dépistées le premier jour du programme en ont déjà reçu une. C’est un geste symbolique qui compte pour nous.

Quel type de prise en charge les femmes peuvent-elles bénéficier à la suite du dépistage ?

Le dépistage initial s'effectue par inspection visuelle du col à l'acide acétique (IVA) - recommandation de l'OMS -, pour détecter d'éventuelles anomalies. Détectées à un stade précoce, elles peuvent être traitées sur place, par coagulation à froid, un procédé qui consiste à détruire les cellules anormales. 

Pour les femmes atteintes d'un cancer à un stade avancé, MSF collabore avec l'Institut national d'oncologie de Bishkek et couvre les frais de traitement et de voyage ; le coût étant le principal frein à l'accès aux soins.

Comment MSF va soutenir la vaccination contre le VPH ?

Les vaccins anti-papillomavirus (VPH) sont un autre marqueur clé de l'inégalité du système de santé mondial. En effet, de nombreux pays riches ont atteint ou sont sur le point d'atteindre l'objectif fixé par l'OMS, alors que la plupart des autres pays sont loin du compte, principalement en raison du coût et de la disponibilité des vaccins.

Stratégie OMS

Dans sa stratégie d'élimination du cancer du col de l'utérus, l'OMS a fixé un objectif mondial de 90% de couverture vaccinale complète contre le VPH pour les filles de moins de 15 ans.

Le ministère de la Santé du Kirghizistan est en train de se procurer des vaccins contre le VPH à un prix abordable en vue d'une campagne nationale de vaccination, qui devrait débuter en novembre de cette année. MSF le soutient dans ses efforts de plaidoyer et de sensibilisation pour promouvoir l'adoption du vaccin.

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